Aussi paradoxale que cela puisse paraître, c'est au moment où le bureau fédéral de la FRMR s'est doté d'une équipe plus ou moins homogène que les problèmes ont surgi. Le remaniement opéré par le président semble porter ses fruits malgré les multiples contraintes. La nomination d'un nouveau secrétaire général en la personne de M. Abdelkrim Lamouri, chef d'entreprise, ancien joueur international, a donné un nouveau souffle et un énorme crédit à la FRMR. Faisant preuve de beaucoup de pragmatisme, il traite tous les dossiers avec intelligence et neutralité ce qui lui vaut le respect de tout le monde. Par sa façon de travailler, il nous rappelle M. Ali Chakir autre grand monsieur du Rugby marocain, ancien secrétaire général du temps de M. Abdel Hay Laraki.. Donc, tout juste après l'assemblée générale, le bureau fédéral s'est trouvé confronter à de sérieux problèmes dont il se serait volontiers passé. Problèmes caractérisés par les forfaits de trois équipes seniors et non des moindres. L'USO, le club aux multiples titres et qui a vu l'émergence de plusieurs joueurs internationaux, n'est plus que l'ombre de lui-même. Si les recettes du club restent les mêmes par contre les dépenses ont augmenté et, de ce fait, le club ne peut en l'état actuel répondre aux exigences financières de ses joueurs. Devant cette situation pour le moins abracadabrante le comité du club a décidé de mettre en veilleuse l'équipe seniors tout en maintenant l'équipe de Rugby à VII et les catégories inférieures. Alors dans ce cas de figure, la question qui nous vient à l'esprit est : Est-ce que le fait de geler l'activité de l'équipe seniors va-t-il régler le problème des revendications salariales des joueurs ? Sûrement pas. Les dirigeants préfèrent aujourd'hui s'investir dans le Rugby à VII en attendant des jours meilleurs. Le RAMO, le club de Sidi Othmane monté de toutes pièces par l'actuel président de la FRMR, M. Saïd Bouhajeb, et qui a remporté le titre de champion du Maroc il y a trois ans, vit une grave situation financière. M. Bouhajeb qui fournit de sa poche l'intégralité des dépenses du club, a été touché de plein fouet par la crise internationale et, de ce fait, n'est plus en mesure de subvenir aux besoins du club. En attendant la reprise de son activité, il a mis son équipe seniors en sommeil en championnat du Maroc de Rugby à XV. L'USF, le club fassi ne connaît pas de problèmes d'ordre financier, lui c'est de l'infrastructure dont il souffre et il est regrettable qu'une ville de la dimension de Fès ne puisse disposer d'un stade entièrement dédié à la pratique du Rugby. A moins que l'on veuille éradiquer ce sport de cette ville. Ce qui serait fort dommage pour les centaines de pratiquants dont regorge la ville de Fès. Les autorités locales doivent impérativement trouver une solution à cet épineux problème et fournir aux dirigeants de l'USF un terrain de jeu digne de ce nom. Donc, après ces trois forfaits, le championnat du Maroc de Rugby à XV était sensé démarrer avec sept clubs jusqu'au moment où intervint le bras de fer entre la FRMR et l'OCS. Lors de l'assemblée générale ordinaire tenue le 30 novembre 2009 à Kelâa Sraghna, la majorité des clubs ont sèchement critiqué la gestion de la commission sportive qui avait en charge la programmation. N'est-il pas scandaleux que les compétitions nationales pour le peu de clubs qu'elles intéressent se terminent au mois d'août. Dans ce regrettable bras de fer se sont les joueurs safiots aux qualités certaines qui paient les pots cassés et c'est vraiment dommage d'en être arrivé à cette situation qui n'honore nullement le Rugby marocain. Dommage que cette solution extrême ait été prise, faussant un championnat déjà lourdement handicapé par les forfaits des équipes citées plus haut. Aujourd'hui, le championnat ne comprend plus que six équipes au lieu de dix la saison passée et quelle crédibilité peut-on accorder à une telle compétition ? Le bureau fédéral qui est le premier à déplorer cette situation a décidé de continuer ce championnat dans sa forme actuelle en attendant la saison prochaine. Cette année, nul doute que le FUS va encore trusté les titres après ceux glanés en 2009. Le FUS s'est encore renforcé en faisant signer les deux meilleurs joueurs du RUC et de l'USO à savoir Yousri Faik et Mohamed Oucharik. Le fait de se renforcer à bout de bras n'est pas sans causer des problèmes au club. Dernièrement, les joueurs formés par ce club ont demandé à être alignés sur le même salaire que celui des «expatriés». Conséquence de cette situation, beaucoup de joueurs ont refusé de se déplacer avec leur équipe lors du match face au MCO disputé à Oujda. Cette politique de recrutement ne peut en aucun cas être pérenne pour le FUS, il aurait fallu que le club trouve des emplois aux joueurs plutôt que de leur verser des indemnités mensuelles et créer ainsi des dissensions au sein de l'effectif. Toutefois, il faut reconnaître le mérite des dirigeants qui ne lésinent sur rien pour donner une bonne image de leur équipe de Rugby. Le FUS veut devenir la locomotive du Rugby marocain et tant mieux, à condition de revoir certains petits détails qui risquent de lui nuire à l'avenir. Dans cette configuration, le FUS a besoin de concurrents de poids et parmi les clubs existants à ce jour, il n'y a malheureusement que l'OCS qui puisse rivaliser avec le club r'bati et quand on connaît le sort de ce club cette année, on ne peut que le regretter et reporter cette concurrence à la saison prochaine qui, nous sommes convaincus, sera d'un autre calibre. Malgré tout cela, la FRMR s'est attelée à plusieurs dossiers dont le plus important reste celui du développement du Rugby à travers le pays. C'est ainsi qu'on assiste à l'émergence de nouveaux clubs un peu partout et nul doute que cette politique qui a pour effet immédiat d'élargir la base des pratiquants apportera ses fruits dans les années à venir.