Accusé de boycotter la dernière assemblée générale de la Fédération royale marocaine de rugby, le président de l'USO, Hamdi Amar, monte au créneau pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à bouder cette réunion. Dans notre numéro daté du jeudi 28 octobre dernier, le président de la Fédération royale marocaine de rugby, Saïd Bouhajeb, avait accusé les deux membres du bureau fédéral, Hamdi Amar, représentant du club de l'USO, tenant du titre, et Mohamed Lemsika, représentant du RUC, en même temps secrétaire général de la FRMR, d'avoir boycotté la dernière assemblée générale de la FRMR. Dans de l'une de ses déclarations, Bouhajeb avait lancé un appel pour que les deux membres viennent donner des explications à leur acte, en présence de la presse. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», Amar a tenu à préciser qu'il n'était pas le seul, à côté de Lemsika, à bouder l'assemblée générale. « La réunion, en elle-même, n'avait aucune légitimité puisque ni la commission financière, ni la commission sportive, ni la commission administrative n'ont pas assisté à cette réunion. Alors que ce sont les piliers de la fédération. Sans oublier l'absence de six membres. En tenant l'assemblée générale, Bouhajeb voulait, tout simplement, faire passer le rapport financier », a tenu à faire savoir ce dernier. Dans sa contre-attaque, Amar est allé jusqu'à accuser le président de la FRMR d'être à l'origine de la crise que traverse actuellement la balle ovale. « Comment voulez-vous que ce sport avance en l'absence de ligues, de contrats d'assurance pour les joueurs, avec une fédération dont le budget avoisine les 5 millions de DH ?», s'est interrogé ce dernier. Contestant les chiffres avancés par Bouhajeb, 2.800 licenciés affiliés à la FRMR et non pas 6 000, Amar explique le recul de cette discipline par l'absence d'une vraie stratégie pour ce sport. «Avant, on avait des dirigeants de gros calibre, comme Benjelloun, qui a créé la FRMR, Iraqui, Boutani, Kotbi, les deux frères Bougja, Abderrahim et Abdelaziz. Même avec des petits budgets, la balle ovale se portait bien à l'époque», a tenu à souligner Amar. Champion du Maroc 2003, sans recevoir le moindre sou, selon Amar, l'USO était le premier à déclarer forfait, avant que d'autres clubs, tel le RUC, ne lui emboîte le pas. «Il n'y a pas que l'USO qui rouspète. Cinq clubs ont déclaré forfait pour la première journée qui devait avoir lieu le 31 octobre dernier», a expliqué ce dernier, qui confirme avoir reçu, le 25 octobre dernier, un courrier de la FRMR l'informant que son équipe figurait sur la liste des clubs devant prendre part au championnat de cette année. « C'est de la fuite en avant. En programmant à la hâte le lancement de la compétition, les responsables de la FRMR veulent nous mettre devant le fait accompli », a confié celui-ci. Il faut dire que le bras de fer qui oppose l'USO à l'actuel bureau de la FRMR ne date pas d'aujourd'hui. « L'USO a un grand palmarès, avec cinq coupe du trône. L'USO, c'est aussi un club formateur, qui est représenté au niveau de toutes les catégories. Depuis toujours, l'USO alimente l'équipe nationale. Tout cela et l'on n'a qu'une seule voix. Pis encore, sans le moindre encouragement, ni aide financière, alors que la FRMR ne manque pas de moyens. Des subventions alléchantes de 4 millions de DH de la part de l'international Rugby Board, du ministère de tutelle et de la confédération africaine de rugby du Premier ministre», se déplore le président du club oriental. Tout a commencé, il y a un an quand l'USO avait organisé, en collaboration avec les Nations Unies, le premier tournoi en faveur des enfants démunis, baptisé tournoi Benazi. Succès garanti puisqu'il a réussi à regrouper 2 500 enfants, venus de tous les coins du Maroc. Événement qui, selon Amar, est passé inaperçu. « Nous avons tout fait pour la réussite de cette manifestation. La région en avait vraiment besoin, mais la FRMR a boycotté cette opération. Comment voulez-voulez vous que l'on continue à travailler avec la fédération ? », s'est interrogé le président de l'USO, plus que jamais en colère.