Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique, a réagi ce mardi lors de la séance plénière à la Chambre des Conseillers sur la situation des professionnelles du secteur du transport et de la logistique. Au Maroc, les statistiques sur la situation des professionnels de transport est alarmante nécessitant une intervention immédiate : plus de 50 000 accidents du travail sont enregistrés chaque année, avec des taux préoccupants de décès et de blessures. À cela s'ajoute un stress professionnel chronique lié aux longues heures de travail et aux horaires décalés. Les équipements de protection individuelle, souvent non conformes aux normes internationales, sont inadaptés aux besoins spécifiques des femmes, que ce soit en matière de tenue professionnelle ou de prévention des accidents. Cette réalité est aggravée par la pénurie d'inspecteurs du travail, des déplacements risqués sur les lieux de travail, et l'absence ou la difficulté d'accès à des installations sanitaires pourtant essentielles pour un environnement de travail décent. Cette situation interroge sur la capacité du ministère à instaurer un cadre favorable pour les professionnels du transport. En réponse aux questions des députés, Abdessamad Kayouh, Ministre du Transport et de la Logistique, a souligné que le cadre réglementaire régissant le secteur des transports, défini par la loi 52.05 (Code de la route), vise à garantir la sécurité des usagers et à encadrer les moyens de contrôle. Il a également annoncé l'imminente mise en place d'un mécanisme de surveillance à distance reposant sur des outils numériques, afin notamment d'assurer le droit au repos des conducteurs. Par ailleurs, le ministre a précisé que l'Office National des Chemins de Fer (ONCF) s'engage à garantir des conditions de travail sûres dans le cadre de sa stratégie d'amélioration de la productivité. Concernant le secteur maritime, il a rappelé que le Maroc a ratifié en 2012 une convention internationale visant à protéger la santé, la sécurité et les droits sociaux des gens de mer. Cependant, les députés de la représentation syndicale de l'UMT ont estimé que ces efforts restent insuffisants. Ils ont insisté sur la nécessité de renforcer le cadre juridique pour le rendre conforme aux normes internationales, d'accélérer la ratification de la convention 190 de l'OIT contre la violence et le harcèlement au travail, et de mettre à jour la liste des maladies professionnelles pour inclure les effets du changement climatique et du stress thermique. Pour le secteur du transport de marchandises, le ministère a élaboré un projet de décret afin de revoir les conditions d'accès à la profession, dans un contexte marqué par des pratiques informelles. En parallèle, dans le cadre de la digitalisation de l'administration publique, il a été annoncé que l'"Autorisation de circulation" est désormais accessible via une application mobile avec un QR code, marquant une étape vers la numérisation complète des démarches logistiques d'ici 2025.