Le Conseil de la concurrence a rendu un avis très critique sur la situation du marché des aliments composés qui demeure très concentré. Huit opérateurs contrôlent 75% des parts de marché. Détails. Selon un avis du Conseil de concurrence publié le vendredi 6 décembre, 75% du marché des aliments composés est contrôlé par 8 entreprises sur les 48 opérant dans ce secteur. De plus, deux grands groupes se partagent à eux seules la moitié des parts de marché. Cette situation résulte, selon la même source, "d'une reconfiguration du marché, où de nombreuses entreprises ont disparu au fil du temps, depuis la création des premiers provendiers dans les années 1940 à aujourd'hui, tandis que d'autres ont procédé à des opérations de concentration économique afin de bénéficier d'économies d'échelle significatives. "En revanche, cette domination par quelques acteurs majeurs peut limiter la diversité et l'innovation sur le marché et avoir des répercussions sur les éleveurs, principaux consommateurs des aliments composés", rappelle le régulateur dans son rapport, ajoutant que "la domination par un nombre restreint de fournisseurs peut réduire les options disponibles et conduire à des prix moins compétitifs". Cette concentration a réduit la compétitivité du secteur, et entraîné une réduction de l'offre disponible au détriment des consommateurs, principalement les éleveurs de bétail. En fait, l'industrie des aliments composés au Maroc est confrontée à la sous-utilisation de ses capacités de production. Le rapport note que le marché fonctionne bien en deçà de son potentiel, exploitant moins de 60% de ses capacités installées. "Cette sous-utilisation a un impact direct sur les prix de vente des produits, car les coûts fixes, liés à l'amortissement des installations et des équipements, doivent être répartis sur une production réduite, ce qui augmente les coûts unitaires", poursuit la même source, ajoutant que plusieurs facteurs contribuent à cette situation. En fait, la demande fluctuante pour les aliments composés, influencée par des variables économiques et climatiques, limite la capacité des fabricants à opérer à plein régime. Les variations saisonnières dans les besoins des éleveurs, en raison des cycles de reproduction et des conditions météorologiques, ajoutent une couche supplémentaire de complexité. Pendant certaines périodes de l'année, la demande peut chuter de manière significative, laissant les capacités de production largement sous-exploitées. Cette situation de concentration délétère aux prix des aliments composés est exacerbée par les aléas géopolitiques mondiaux et la situation climatique. Chose qui s'est répercuté sur les prix des aliments composés qui ont augmenté d'environ 45% entre 2018 et 2023. Le Conseil souligne la nécessité de prendre des mesures pour renforcer la concurrence et offrir davantage d'opportunités pour l'innovation et la diversification sur le marché.