Omar Zniber, ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève et président en exercice du Conseil des Droits de l'Homme (CDH) des Nations Unies a mis en exergue, mercredi, l'importance de l'éducation dans la lutte contre l'antisémitisme, soulignant, toutefois, que la lutte contre ce fléau ne doit jamais être détournée pour cibler d'autres religions ni permettre, par son utilisation abusive, la poursuite d'injustices à l'encontre d'autres personnes. Dans une allocution à l'ouverture d'un workshop d'envergure dédié à la lutte contre l'antisémitisme organisé au Palais des Nations à Genève, le président du CDH a rappelé l'urgence de l'action contre l'antisémitisme, faisant état d'une hausse alarmante de 30 % des incidents antisémites à travers le monde au cours de l'année écoulée.
Intervenant devant plusieurs représentants de haut niveau engagés dans la lutte contre l'antisémitisme, il a affirmé que ce phénomène inquiétant était intimement lié à d'autres formes de haine, telles que la xénophobie et le racisme, et que ces courants extrémistes représentent une menace directe aux valeurs d'égalité et de dignité humaine. M. Zniber a mis en exergue l'importance de l'éducation dans la lutte contre l'antisémitisme, en appelant à la mise en place de programmes pédagogiques dès le plus jeune âge afin de déconstruire les stéréotypes qui alimentent cette haine.
Il a également souligné le rôle crucial des leaders religieux dans la promotion du dialogue interconfessionnel et de la cohésion sociale et celui des médias dans la diffusion de messages de coexistence et de tolérance, plutôt que de haine. L'ambassadeur marocain a, toutefois, souligné que "la lutte contre l'antisémitisme ne doit jamais être détournée pour cibler d'autre religions".
En ce sens, "l'opposition à l'antisémitisme ne doit pas permettre, par son utilisation abusive, la poursuite d'injustices à l'encontre d'autres personnes", a-t-il renchéri, avant d'ajouter qu'"il faut rester vigilants face à toutes les formes d'exploitation qui cherchent à transformer la lutte contre la haine en un outil d'oppression". En tant que président du Conseil des Droits de l'Homme, Omar Zniber a également rappelé les actions concrètes prises par cet organe onusien, notamment l'adoption de la Résolution 40/17 en 2019, qui condamne fermement toutes les formes d'intolérance religieuse, y compris l'antisémitisme.
L'ambassadeur Zniber a également cité le Maroc comme un exemple de coexistence réussie entre les communautés juive et musulmane, une tradition vieille de plus de 1400 ans. Il a rappelé le rôle historique de Feu Sa Majesté Mohammed V dans la protection des Juifs pendant la seconde guerre mondiale et l'engagement actuel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, pour la préservation du patrimoine juif au Maroc.
Ce modèle marocain, selon lui, illustre que la coexistence et le respect mutuel sont non seulement possibles, mais aussi des réalités atteignables dans la lutte contre toutes les formes de discrimination et de haine. Placé sous le thème : "Travailler ensemble pour lutter contre l'antisémitisme : un défi mondial des droits de l'Homme", cet événement a réuni plusieurs participants, parmi lesquels des envoyés spéciaux, des représentants de gouvernements, des organisations internationales, ainsi que des membres de la société civile.
Parmi les intervenants de marque figuraient le Haut Représentant de l'Alliance des civilisations des Nations Unies, Miguel Ángel Moratinos, l'Ambassadeur Deborah Lipstadt, Envoyée Spéciale des Etats-Unis pour la surveillance et la lutte contre l'antisémitisme, l'ambassadeur Felix Klein, Commissaire du gouvernement allemand pour la lutte contre l'antisémitisme, Michèle Taylor, ambassadeur, représentante permanente des Etats-Unis auprès du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, et Katharina von Schnurbein, Coordinatrice européenne pour la lutte contre l'antisémitisme.