Le 20 mars 2020, l'état d'urgence sanitaire est déclaré pour la première fois au Royaume. Au début, bon nombre de Marocains s'en réjouissaient, malgré les craintes entourant cette crise à dimension biblique, qui, très vite, commençait à bouleverser nos relations interpersonnelles. Ennui, isolement social, stress, anxiété... une population connue pour sa sociabilité et son âme naturellement joyeuse, s'est retrouvée du jour au lendemain entre quatre murs. Dans cette phase troublante, le nombre d'adoptions d'animaux de compagnie a atteint des records, aidant les gens à surmonter cette période difficile. Quatre ans plus tard, ce que craignaient les associations de protection des animaux fut : les quartiers de nos villes sont bondés de chiens errants, tandis que les chats se comptent par millions. Une situation qui suscite une nouvelle polémique dans certaines régions du Royaume, notamment à Safi-Marrakech où l'abattage - surtout canin - est devenu une pratique courante. Cette mesure, pourtant illégale, ne risque pas pour autant d'éradiquer l'épiphénomène de la sur-reproduction de ces meutes qui rôdent dans les artères de nos villes. Et si l'Intérieur a octroyé au Conseil communal de la Cité Ocre une enveloppe annuelle de 70 millions dirhams pour 5 ans, afin de lutter contre la prolifération des sans colliers, une investigation s'impose sur le non-aboutissement des mesures prises par les autorités locales. Il en va de même pour les autres villes, qui bénéficient d'enveloppes aussi conséquentes que celle de Marrakech, mais en vain. L'idée serait également de revoir les modalités d'application de la convention quadripartite signée en 2019 par les ministères de tutelle, l'ONSSA et l'Ordre des vétérinaires, préconisant l'usage du TNVR (capturer, stériliser, vacciner, relâcher), qui a fait ses preuves dans plusieurs pays. Car l'idéal serait de limiter la reproduction de ces êtres errants, sans pour autant devenir le pire ennemi des animaux !