Le ministre de la Santé a convié la Coordination du secteur à une réunion, mardi, afin de présenter l'offre du gouvernement quant aux points en suspens du dossier revendicatif défendu par les syndicats. Détails. La vague de protestations menée par les professionnels de la Santé, qui paralyse les établissements publics depuis plusieurs semaines, ne passe pas inaperçue pour le gouvernement. Dans une tentative en vue de désamorcer cette crise, qui coûte cher aux citoyens, le ministre de tutelle a convoqué la Coordination nationale de la Santé pour une réunion, mardi 23 juillet, afin de lui transmettre la réponse d'Aziz Akhannouch à ses dernières propositions concernant le statut professionnel des travailleurs de la Santé.
Cette réunion survient après la décision de la Coordination de prolonger son mouvement de protestation jusqu'au 26 juillet pour dénoncer l'inachèvement du dialogue social. Sept syndicats ont déjà annoncé une grève nationale bloquant tous les services médicaux à travers le pays, à l'exception des services d'urgence. Un sit-in est également prévu, jeudi prochain, devant le Parlement. Dans son communiqué, publié lundi soir, la Coordination a annoncé sa participation à cette réunion pour écouter l'offre du gouvernement sur les points en suspens soulevés après une série de réunions avec le ministre de tutelle. L'arbitrage d'Aziz Akhannouch reste, d'ailleurs, crucial, notamment en ce qui concerne le coût financier des accords sectoriels signés avec les partenaires sociaux du secteur de la Santé. Au lendemain de l'adoption par le gouvernement de deux décrets, portant sur l'augmentation des salaires des professionnels de la Santé, le ministre s'était réuni vendredi 12 juillet avec la Coordination pour discuter des points restants du dossier revendicatif des personnels soignants. La balle est dans le camp du gouvernement Lors de cette réunion, Khalid Ait Taleb avait présenté la réponse du Chef de l'Exécutif aux revendications des professionnels. Cependant, le gouvernement avait exprimé des réserves sur certains points jugés prioritaires par les syndicats, étant donné qu'ils faisaient l'objet de deux accords signés en janvier dernier. Cette position a suscité la colère des professionnels, malgré les assurances concernant l'amélioration de leurs conditions matérielles. En effet, l'Exécutif a officiellement augmenté les salaires des professionnels de la Santé publique en adoptant deux décrets prévoyant une valorisation de 1000 dirhams supplémentaires pour les infirmiers, les techniciens et les cadres administratifs. Selon le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, la première tranche de 500 dirhams sera versée dès juillet 2024, tandis que la seconde le sera un an plus tard. Il semble que cette augmentation n'ait pas suffi à désamorcer la crise et à assurer le retour des professionnels dans les hôpitaux. Ces derniers appellent à accélérer la réforme de leur statut, exigeant la mise en œuvre intégrale des dispositions des accords signés avec la tutelle, sans exception, afin d'améliorer les perspectives de carrière pour toutes les catégories du personnel soignant. Cette valorisation des ressources humaines est jugée indispensable pour réussir la réforme de la Santé publique, selon les syndicats. Plus précisément, les professionnels proposent des ajustements législatifs pour améliorer le statut professionnel et légal des travailleurs de la Santé, notamment en revalorisant les primes des indemnités de garde et de permanence, ainsi qu'en garantissant une rémunération à partir du budget général de l'Etat. Ils demandent également une révision du régime de promotion en améliorant les conditions requises et le processus actuel, afin d'offrir de nouvelles perspectives plus prometteuses aux infirmiers, techniciens et personnel administratif. Les regards sont désormais tournés vers la réunion de mardi pour la résolution de cette crise, qui pourrait avoir un impact direct sur la prise en charge des citoyens, notamment avec la suspension de nombreux services médicaux tels que les consultations spécialisées, les opérations non urgentes, les caravanes médicales, etc. Ce nouveau tour de négociations avec le gouvernement permettra-t-il de rassurer les professionnels ? À suivre.