Alors qu'elle se prépare à quitter l'Algérie après la fin de son mandat, l'ambassadrice américaine, Elizabeth Moore Aubin, a fait une sortie médiatique étonnamment franche en rappelant que les Etats-Unis ont toujours soutenu le plan d'autonomie pour le Sahara. Selon elle, la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur les provinces du sud est un fait historique. Détails. À la veille de son départ de l'Algérie, l'ambassadrice des Etats-Unis, Elizabeth Moore Aubin, semble retrouver sa liberté de parole. Avec une franchise remarquablement surprenante de la part d'une cheffe de mission diplomatique en cours de mandat, la diplomate américaine a évoqué longuement les relations maroco-algériennes et la question du Sahara lors d'une interview accordée à un média algérien. Interrogée sur la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, elle a reconnu qu'il s'agit d'un "fait historique".
"En 2020, le président Trump a fait cette proclamation. Le président Biden n'a pas changé la proclamation car c'est un fait historique", a-t-elle déclaré, rappelant que "l'administration Biden est partie dans une direction différente parce que nous soutenons le leadership des Nations Unies, du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental pour trouver une solution durable". "Nous sommes engagés afin que le Secrétaire Général de l'ONU et l'équipe dirigée par Staffan de Mistura puissent trouver une solution durable qui réponde aux attentes du peuple sahraoui et c'est sur cela que nous avons travaillé durant trois années et demie", a poursuivi Elizabeth Moore Aubin.
Bien que l'administration démocrate gère ce dossier d'une façon différente que celle de l'équipe Trump, Washington demeure en faveur d'une solution dans le cadre de la souveraineté marocaine. L'ambassadrice américaine l'a expliqué clairement en rappelant que depuis 2008, les Etats-Unis soutiennent le plan d'autonomie marocain qui demeure, selon elle, une solution viable. "Nous n'avons pas du tout changé notre perspective sur cela en presque deux décennies, c'est ce que nous avons dit. Cependant, en fin de compte, ceci doit être une solution sous l'égide des Nations Unies", a-t-elle précisé.
Elizabeth Moore Aubin a reconnu que le conflit reste difficile à résoudre, en faisant allusion à la complexité de la reprise du processus politique au niveau des Nations Unies en dépit de la nomination de Staffan de Mistura en tant qu'Envoyé personnel du SG de l'ONU. Ce dernier n'a pas réussi, jusqu'à présent, à relancer le processus des tables rondes que son prédécesseur, Horst Köhler, a initié en 2018. Depuis 2019, année où a eu lieu, à Genève, la dernière rencontre entre l'ensemble des parties concernées, à savoir le Maroc, l'Algérie, le Polisario et la Mauritanie, aucune réunion n'a été organisée.
Bien que les dernières résolutions du Conseil de Sécurité appellent à la reprise de ce schéma avec la participation de toutes les parties prenantes, l'Algérie s'y refuse catégoriquement sous prétexte qu'il s'agit d'un processus obsolète. Le Maroc, pour sa part, refuse tout dialogue avec le polisario sans la présence de l'Algérie qu'il tient pour responsable du conflit