La demi-finale de la Coupe du Trône à Agadir s'est terminée dans un chaos absolu malgré la victoire laborieuse du Raja de Casablanca contre le Mouloudia d'Oujda, marquant ainsi leur 13ème titre de champion du Maroc. Les célébrations sur le terrain ont été assombries par les scènes de violence aux abords du Grand Stade d'Agadir, plongeant l'événement dans un cauchemar inattendu. Mardi dernier, lors de la demi-finale de la Coupe du Trône 2023, les supporters passionnés du Raja ont fait le déplacement marquant jusqu'à Agadir pour partager un moment de communion avec leurs joueurs. C'était l'occasion de célébrer deux exploits majeurs : la qualification pour la finale et l'acquisition du titre de champion de la Botola Pro D1 saison 2023-24.
Initialement prévue vendredi, la Ligue nationale de football professionnel a décalé la rencontre à mardi, organisant ainsi les festivités de la célébration du champion du Maroc à Agadir le même jour. Top of Form Bottom of Form Des milliers de supporters se sont rassemblés avec ferveur au grand stade à Agadir, avec près de 30.000 fans répondant à l'appel des Ultras et des habitués. La tension était à son comble pendant les 120 minutes d'un match épique où le Raja a finalement obtenu son billet pour la finale de la Coupe du Trône 2023, aux dépens du Mouloudia d'Oujda, ne déméritant pas malgré la défaite. La célébration a été intense et a duré jusqu'à minuit, tandis que les quelques 200 supporters du MCO ont été évacués après le coup de sifflet final. Les forces de l'ordre ont ensuite sécurisé le passage des supporters du Raja, beaucoup empruntant la rocade menant directement vers l'autoroute pour rentrer chez eux.
À une heure du matin, la triste réalité frappait de plein fouet : des dizaines de voitures vandalisées, leurs vitres brisées par des jets de pierres. Parmi les victimes, non seulement des groupes de supporters, mais aussi des familles innocentes.
Le président du Raja, Mohamed Boudrika, exprimait sa solidarité envers "l'un de ses joueurs", dont l'épouse et la fille âgée de seulement 2 ans figuraient parmi les victimes.
Les supporters ont ensuite identifié Naoufal Zerhouni, l'attaquant qui avait marqué deux buts lors du match contre le Mouloudia, comme étant directement touché par cet incident tragique.
À la sortie du stade, l'accès direct en ville était bloqué par les forces de l'ordre qui ont averti des dangers persistants de jets de pierres, encore en cours. Obligés de contourner par la rocade, les dégâts étaient visibles : une vingtaine de voitures endommagées, leurs vitres brisées et leurs occupants paniqués. Dans l'obscurité, les auteurs des attaques étaient invisibles, postés à un niveau surélevé par rapport à la route. Les supporters de l'AS FAR victimes du même acte de vandalisme
Les actes d'hooliganisme observés mardi dernier ne sont malheureusement pas un incident isolé, comme en témoigne une nouvelle série de débordements survenus dimanche près du stade, bien que de moindre ampleur.
À la sortie des supporters de l'AS FAR, une voie jonchée d'éclats de verre et de projectiles témoignait de la violence qui perdure. Initialement craintifs d'affronter les fans du Moghreb de Fès, leurs adversaires du jour, les supporters de l'AS FAR ont finalement été pris pour cibles par des jeunes hooligans se revendiquant du Hassania d'Agadir.
Ces incidents reflètent une animosité croissante entre les ultras soutenant le HUSA et ceux des équipes rivales comme l'AS FAR et le RCA, exacerbée par des appels à l'action sur les réseaux sociaux.
Des administrateurs de groupes incitaient les jeunes d'Agadir à se rassembler près du stade et du quartier « Lirak », organisant ainsi des actions destinées à semer la terreur parmi les supporters visiteurs et à causer le maximum de dégâts avant leur départ.
Avant les demi-finales de la Coupe du Trône cette semaine, combien d'incidents similaires ont déjà secoué les rencontres impliquant l'AS FAR et le Raja au cours des deux dernières années ? Malgré la surveillance des forces de l'ordre sur plusieurs points, comment les hooligans parviennent-ils toujours à innover, profitant du faible éclairage et des terrains vagues jonchés de pierres autour des stades ? Avec la finale de la Coupe du Trône prévue à Agadir début juillet et opposant le Raja à l'AS FAR, quel autre épisode dramatique pourrait-on redouter ?
Les responsables d'Agadir doivent-ils agir de toute urgence pour trouver des solutions concrètes afin de restaurer l'image ternie du football marocain, surtout à l'approche de la Coupe d'Afrique des Nations dans un an.