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La décharge publique de Kénitra en voie de réhabilitation
Environnement
Publié dans L'opinion le 30 - 12 - 2009

Les habitués du pont Oulad Berjel sur l'Oued Sebou ne sentiront plus la forte odeur pestilentielle que dégage la décharge de Kénitra. Celle-ci connaît actuellement des travaux de réhabilitation et de traitement des milliers de tonnes de déchets qui s'y sont accumulés depuis les années 70.
La décharge constituait une menace potentielle pour l'environnement dont le principal risque était la contamination de la nappe phréatique qui se trouve à quelques mètres de la surface. C'est une décharge située à l'intérieur du périmètre urbain dans une boucle de l'Oued Sebou qui l'entoure des côtés Est, Sud et Ouest, non loin du port et du quartier industriel.
L'aggravation de cette menace sur la nappe et l'environnement en général a poussé les responsables locaux à lancer un appel d'offres en 2005 pour la gestion déléguée de la décharge, remporté par la société SOS qui s'occupe actuellement avec la société PIZZORNO de la collecte des déchets ménagers de Kénitra.
La décharge qui existe depuis 1973, couvre une superficie de 20 ha et reçoit, en moyenne 329 tonnes par jour et 120.000 tonnes par an de déchets de toutes sortes, ménagers, industriels, hospitaliers, des abattoirs, de commerce et de voiries. Cette quantité pourrait atteindre, au terme du contrat de cession, en 2015, 510 tonnes par jour soit quelques 186.000 tonnes par an.
Selon des relevés effectués sur le site par la direction technique de SOS, les tonnages de déchets existant sont estimés à 600.000 tonnes. L'examen de l'âge moyen des déchets, de la température dans le coeur des amas de la décharge ont permis de montrer qu'environ 75 pc des zones sont saturées et montrent une faible activité biologique, indique la société.
SOS a déjà commencé les travaux d'assainissement de la décharge et est sur le point de finir un premier casier de 4 ha qui devra recevoir les déchets, et du bassin de 5000 m2 et de 1,5 m de profondeur, pour recueillir les lixiviats. La construction de trois sous-casiers sera programmée au fil du temps en fonction de la quantité réelle des déchets réceptionnés et de la mobilisation des déchets anciens, indique la société. Aux termes du cahier des charges, la société sera notamment chargée de la réhabilitation de la décharge, de l'accueil et du contrôle des déchets à traiter, de la mise en place de pistes techniques, de l'enfouissement technique des ordures et de la récupération et du traitement des lixiviats.
Elle doit également creuser les fossés et conduite des lixiviats et des eaux pluviales et aménager des espace verts. Toutefois cette solution ne peut être que provisoire, selon l'Association du Gharb pour la Protection de l'Environnement (AGPE). La décharge d'Ouled Berjel, insiste l'association, constitue un danger réel pour l'environnement et doit être délocalisée vu sa situation dans le périmètre urbain et à proximité des habitants et surtout de Oued Sebou.
Les déchets
hospitaliers un autre problème encore
plus dangereux
L'association soulève aussi le problème des déchets hospitaliers dans la décharge sans aucun traitement et qui constituent une source potentielle de contamination pour les récupérateurs aussi bien que pour les différentes espèces d'animaux qui fréquentent ce site. En effet, la ville de Kénitra compte plusieurs cliniques, centres d'hémodialyse laboratoires d'analyse et l'hôpital régional Idrissi. Ce dernier dispose d'un broyeur-stérilisateur pour le traitement de ses déchets piquants, tranchants et infectieux et de ceux des centres de soin et des hôpitaux publics de la région.
En 2004, l'AGPE avait signé une convention de partenariat avec la Délégation Provinciale de la Santé et huit cliniques privées, deux laboratoires d'hémodialyse pour la mise en place d'un système de collecte et de traitement des déchets hospitaliers au niveau de la ville.
L'association avait entamé, en 2005, le ramassage et le traitement des déchets hospitaliers dans le broyeur-stérilisateur de l'hôpital Idrissi. Mais cette expérience n'a duré qu'une année en raison du «refus de certaines cliniques de contribuer au financement des frais engendrés par le surfonctionnement» du broyeur-stérilisateurs de l'hôpital Idrissi, explique l'AGPE. Le broyeur-stérilisateur, indique le Dr. Ikram Afifi, directeur de l'hôpital Idrissi peut traiter 500 à 600 kg de déchets par jour.
Actuellement, a-t-il dit, le broyeur-stérilisateur fonctionne à 1/10 de sa capacité et peut donc traiter ceux des autres établissements de la ville dans le cadre d'une convention avec le ministère de la santé. (MAP).


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