Devant la prohibition de la commercialisation des pétards made in China et Spain introduits en contrebande au Maroc, les enfants et autres adolescents se sont distingués cette année, à l'approche de l'Achoura, par la mise au point d'explosifs encore plus dangereux faisant appel à des produits en vente libre dans le commerce et provoquant des réactions chimiques redoutables lorsqu'ils sont mélangés. Le produit de base n'est autre que le carbure d'hydrogène (appelé communément carbone) qui est encore largement utilisé dans la soudure, produisant un gaz inflammable et explosif (l'explosion de ce gaz a fait dernièrement un mort à Souk Mouina, Hay Hassani, Casablanca). Les enfants d'aujourd'hui n'ont rien inventé en utilisant ce dernier produit dans leurs jeux dangereux ; leurs aînés l'avaient déjà employé à cette fin alors que l'électricité n'était encore introduite que dans peu de régions. Le carbure d'hydrogène était très répandu et utilisé pour son gaz lampant après ajout seulement de l'eau. A ce produit, les enfants d'aujourd'hui ajoutent d'autres produits que l'eau pour obtenir des déflagrations encore plus détonantes dans une approche chimique relevant de l'apprentissage terroriste. Après ajout d'autres produits aussi bien chimiques qu'organiques dont l'urine, ils ont aussi recourt à de l'aluminium en poudre provenant des chutes du scillage de ce métal, un produit que d'aucuns ont commencé à commercialiser emballé dans des sachets en plastique. Un commerce qui rapporte: quelques dizaines de grammes étant vendus aux enfants à 5 DH. C'est une incitation à la formation et à la recherche en matière de fabrication d'explosifs. Les autorités n'ont pas manqué de rappeler aux commerçants patentés qu'il est interdit de vendre aux mineurs les produits dangereux (acide chlorhydrique, carbone d'hydrogène) mais s'est sans compter sur les mercantiles qui animent le marché de l'informel et de la récupération. L'affaire nécessite une mobilisation et un traitement spécial.