La fête d'Achoura intervient chaque année de l'Hégire le 10 Muharram. Une occasion pour les grand d'aller se reccueillir à la mort de leurs morts, et pour' les enfants de faire le plein des jouets. C'est l'occasion pour les jeunes d'allumer de gigantesques feux de camps et pour qu'ils brulent le maximum de la nuit on utilise tout ce qui peut servir de combustible. Tout y passe. Buches, cageots pneus et on en passer. Cette année, alors même que le mois de Moharram n'est pas encore là, les déflagrations des pétards et autres explosifs qui annoncent l'Achoura. Des stocks de pétards ont pu être écoulés à Derb Omar où des foules de jeunes revendeurs rôdaient. Dans les quartiers des détonations se font entendre surtout le soir. Depuis les attentats du 16 mais 2003, la vente des pétards ne s'est plus effectuée à l'air libre. Auparavant on pouvait voir des jeunes vendre tranquillement des pétards dans la rue sans vraiment être inquiétés proposant des étalages et un large choix de jouets dangereux. Depuis le 16 mai on a serré les vis au niveau sécuritaire. Devant l'absence de pétards les jeunes ont inventé des bombes artisanales. Des bouteilles de boisson gazeuse en plastique ou des bidons d'huile sont remplis de d'acide chlorhydrique acheté chez les droguerie et en vente libre partout dans les épiceries entre 6 à 10 dh le litre selon la qualité. Avec l'acide on met des morceaux de canettes en aluminium ou des clous et on secoue la bouteille ou le bidon avant de le jeter loin. Le gaz émis par la réaction entre l'acide chlorhydrique et le métal fait éclater à grand bruit la bouteille ou le bidon. La bombe artisanale permet d'obtenir une très forte déflagration ce qui est demandé par les enfants. Ces bombes artisanales sont très dangereuses et peuvent même provoquer des accidents. Des consignes avaient été données aux drogueries et épiceries pour ne pas vendre l'acide chlorhydrique à des enfants ou des adolescents. Malheureusement vue la fréquence de ces bombes artisanales, il semble que ces consignes ne sont pas appliquées du tout et que le produit dangereux est en vente libre. Par ailleurs pour une question de sécurité il arrive qu'on observe des arrondissements urbains (et non les sociétés déléguées pour la collecte des ordures), employer des véhicules pour le ramassage de vieux pneus qui constituent un combustible de premier choix pour les feux d'Achoura. Parfois ces feux allumés au milieu de la chaussée provoquent des dégâts sur le bitume déjà mal-en-point. Sans oublier la pollution. Par ailleurs ce travail de prévention se fait parallèlement à un renforcement de contrôle avec barrages de police sur plusieurs axes de la ville. D'aucuns ont toujours prétendu avec ironie que l'Achoura « nettoie mieux » les rues et boulevard de la ville de Casablanca où les entreprises de collecte des déchets laissent trainer des tonnes d'immondices dans les ruelles en retrait qu'on ne risque pas de voir dans le cas de passage d'officiels. Et les enfants vont chercher des déchets partout où ils sont stockés dans les coins de rue et sur les terrains vagues en profitant des dysfonctionnements et négligences de l'appareil de collecte de déchets. Eux aussi font leur campagne de ramassage bien avant l'Achoura. Bien des pneus ramassés par les fourgons des arrondissements sont des « stocks » déposés déjà par des enfants dans des « caches » en attendant de revenir les reprendre le 9 Muharram.