Dans une nouvelle analyse sur l'économie marocaine, la société SogéCapital Bourse met en évidence le succès du Maroc dans la modification du cours de l'inflation de manière efficace et à moindre coût. Cette étude interprète une stratégie multidimensionnelle qui a été saluée par les experts. Le Maroc apparaît comme un modèle à suivre face aux défis mondiaux de l'inflation. Au moment où de nombreux pays luttent pour maîtriser l'inflation, le Royaume a réussi à le faire plus rapidement et à moindre coût. Ce succès est attribué à un mélange de facteurs naturels, de diverses mesures gouvernementales et d'une politique monétaire efficace, selon le rapport de SogéCapital Bourse. Le document indique que l'inflation au Maroc a débuté avec force et a atteint son apogée, comme cela s'est produit dans de nombreux autres pays. En cas de sécheresse anticipée et de difficultés sur le marché du travail dans le Royaume, entraînant une série d'augmentations de l'inflation et de difficultés à maintenir les salaires, le pays a bénéficié d'un avantage unique, au moins, à savoir : la diversité de son panier de consommation. Par exemple, 22 % des produits achetés par les ménages marocains sont à des prix "stables" ou sous la protection du gouvernement. Cette diversité a contribué à atténuer le choc de l'inflation importée. Le gouvernement s'attaque à l'inflation Dans une démarche proactive, le gouvernement marocain prend des mesures décisives pour faire face à la montée des prix et garantir le pouvoir d'achat des citoyens, souligne le rapport. À travers un ensemble d'initiatives stratégiques, allant des subventions directes aux agriculteurs à la réduction de la TVA sur les produits pétroliers, en passant par des restrictions à l'exportation, sans oublier une surveillance renforcée contre la spéculation, les autorités agissent sur tous les fronts. Les investissements massifs dans le secteur des transports, avec une enveloppe de 8 milliards de dirhams annuels entre 2022 et 2023, ainsi que la réduction du taux de TVA de 20% à 10% sur les huiles de pétrole ou de schistes, témoignent de l'engagement du gouvernement à stabiliser l'économie. De plus, les subventions directes aux agriculteurs pour la saison agricole 2023-2024, comprenant des aides substantielles par hectare pour les cultures essentielles telles que les tomates, les oignons et les pommes de terre, ont eu un impact immédiat sur l'indice des prix, dès décembre, et se sont maintenues en début d'année 2024, epliquent les experts de de SogéCapital Bourse. Cette approche proactive et pragmatique démontre la détermination du l'Exécutif à protéger les intérêts économiques de ses citoyens et à maintenir la stabilité dans un contexte économique mondial incertain. Le Maroc domine la scène monétaire Dans une décision audacieuse, la Banque centrale a émergé de l'ombre pour affronter directement l'inflation. En relevant le taux d'intérêt, elle a visé à freiner la demande et à stopper la spirale inflationniste. Ce choix stratégique a porté ses fruits, grâce à une transition habile de la politique monétaire vers les taux d'intérêt et le marché des changes, stabilisant ainsi les prix des importations. Bank-Al Maghrib a opté pour une approche réfléchie, évitant toute précipitation dans l'augmentation des taux d'intérêt, ce qui a limité cette hausse à 150 points de base, soit un taux directeur de 3%. Bien que l'impact des taux d'intérêt élevés sur la réduction du crédit reste à préciser, il semble avoir contribué à la baisse de l'inflation. La politique monétaire a également renforcé la monnaie locale, atténuant ainsi l'impact sur la facture d'importation malgré la baisse des prix des matières premières en 2023. Selon l'étude, le taux d'intérêt direct devrait rester stable pour l'année 2024, soutiennent les rédacteurs du rapport. Ainsi le succès du Maroc dans la lutte contre l'inflation, avec un taux maintenu à 2,3% en février, le place en tête des modèles à suivre pour de nombreux pays similaires ou en développement. Le pays a su maintenir sa stabilité économique et sociale, minimisant ainsi l'impact de la crise sur la vie de ses citoyens, conclut le document.