A la faveur des projets lancés récemment par SM le Roi Mohammed VI, la vie des habitants d'Anefgou (province de Midelt) s'inscrit désormais sous de nouveaux auspices dans ce village reculé du Haut Atlas oriental à plus de 220 km de Khénifra (4 heures de route). En effet, d'importants projets visant à restructurer et à doter cette bourgade des infrastructures nécessaires ont été lancés dans divers secteurs, notamment les routes, la santé, l'éducation et la formation. Mise en place des infrastructures appropriées, interventions nécessaires des services et départements publics, mobilisation des financements indispensables pour le désenclavement du village et la prise en considération du développement humain en tant que vecteur de croissance, sont autant de conditions qui ont été réunies pour faire de la stratégie adoptée au niveau du village d'Anefgou une expérience pilote à l'échelle nationale. IMPORTANTE OPERATION D'AUTONOMISATION DES HABITANTS L'intervention de la Fondation Mohammed V pour la solidarité dans cette localité, et qui s'inscrit dans le cadre de «l'Opération humanitaire Tounfite 2007» (Tounfite est le chef-lieu d'Anefgou), constitue bel et bien une illustration par excellence de la politique de proximité prônée par cette institution et fondée en particulier sur l'autonomisation et le développement de l'élément humain. Outre des actions portant sur le soutien alimentaire et l'assistance médicale, plusieurs projets initiés par la Fondation et lancés par SM le Roi lors de son déplacement dans ce village en mai 2008, animent actuellement la vie quotidienne des habitants, notamment «la Maison du Douar» et l'atelier de ferronnerie. Grâce à cette action de la Fondation portée sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens et orientée vers la qualification de l'élément humain, Anefgou dispose actuellement d'une crèche, d'une classe d'alphabétisation et d'ateliers de formation en broderie, tissage et ferronnerie. Erigée également en espace de rencontre pour les habitants et les bénéficiaires, «la Maison du Douar» constitue une «excellente» initiative dont les habitants du village se sont réjouis dans des déclarations à la MAP. Des femmes bénéficiaires affirment avoir appris «beaucoup de choses à la maison du douar», citant les cours d'alphabétisation et les séances d'apprentissage de métiers qui commencent à donner leurs fruits, comme en témoigne le cas de Rabha, une jeune fille du douar, qui a suivi une formation en broderie et tissage, devenue maintenant formatrice. Les bénéficiaires commencent à produire des vêtement en laine, adaptés au climat de la région. Ces produits, commercialisés actuellement au niveau local, pourraient être écoulés par la suite sur une plus grande échelle. De leur côté, les enfants ont aujourd'hui leur garderie et leurs jouets mis à leur disposition par la «Maison du Douar. Quelque 44 enfants bénéficient actuellement de cette crèche, affirme Rabiâ Imami, responsable de la crèche. Le village a également été doté d'un atelier de ferronnerie, où quatre apprentis ont bénéficié jusqu'à présent d'une formation en la matière. Cette initiative «louable» du développement humain à travers la formation professionnelle et visant à inculquer un savoir-faire basique aux bénéficiaires, constitue un acte salvateur pour les jeunes de cette localité pour faire face aux aléas de la vie, sachant que la majorité d'entre ceux qui quittent le douar se contentent d'un travail dans le bâtiment. «Il vaut mieux quitter le village avec +un métier en main+», souligne Bassou (18 ans), un jeune qui a déjà travaillé ailleurs. Pour lui, cette formation est de nature à faciliter l'intégration dans la vie active en dehors de sa localité natale. DES HABITANTS COMBLES «En un mot, nous sommes comblés», a affirmé Haddou (54 ans) qui énumère, avec fierté, les différents projets réalisés ou en voie de réalisation dans son village natal. «Nous sommes confiants que tous les projets programmés seront réalisés», a-t-il dit. Outre les interventions de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, plusieurs projets lancés par le Souverain sont également en cours de réalisation ou d'achèvement, dont la route reliant Anemzi à Imilchil en passant par Anefgou, un centre de santé opérationnel actuellement, une maison d'accouchement en phase d'achèvement et une école communautaire en cours de construction, rappelle-t-on. «Nous vivions au 19ème siècle avant la visite royale. Maintenant Anefgou a +guéri+», a-t-il dit, se félicitant par la même occasion des efforts des autorités locales. Grâce à la sollicitude royale, notre village «a brûlé les étapes dans son processus de développement», a renchéri Moha un quinquagénaire, expliquant que le village est actuellement desservi sur ses deux versants (Anemzi et Imilchil), facilitant ainsi l'approvisionnement mais aussi le déplacement des habitants vers les souks hebdomadaires de Tounfit et Imilchil. L'ouverture de la route reliant Anemzi à Anefgou a permis de réduire le temps parcouru entre Tounfit et le village de 7 heures à moins de 2 heures, font remarquer des habitants, en émettant des observations quant au tracé de cette nouvelle route. De même, le deuxième tronçon entre Imilchil et Anefgou est de nature à réduire la distance entre la ville d'Errachidia et ce village, sachant qu'auparavant, les habitants étaient contraints de passer par Midelt pour se déplacer à Errachidia. L'expérience et la stratégie de développement adoptée à Anefgou mérite bien d'être méditée, notamment par son efficacité, son efficience et son succès. Le programme appliqué dans ce village dans les domaines ayant trait à l'économie sociale et le développement humain et durable devrait être généralisé dans les différentes localités enclavées ou frappées par la pauvreté et le déficit en infrastructures. L'enseignement essentiel à tirer de l'expérience d'Anefgou reste que l'approche de proximité adoptée et le plan d'actions mis en £uvre pour le développement de ce village est à dupliquer à grande échelle.