Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré que la «voie vers un Etat palestinien» était impérative pour parvenir à une véritable intégration régionale, et garantir la sécurité à long terme d'Israël. S'exprimant lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos mercredi, Blinken a déclaré qu'Israël «n'obtiendra pas une véritable intégration ni une véritable sécurité en l'absence d'un Etat palestinien». Il a souligné l'évolution de la mentalité des dirigeants du monde arabe et musulman qui, selon lui, sont plus ouverts à l'intégration d'Israël dans la région, et s'est interrogé sur la société israélienne. «Est-elle prête à s'engager sur ces questions? Est-elle prête à avoir cet état d'esprit?» Il a mis l'accent sur «l'importante opportunité de régionalisation au Moyen-Orient», appelant à une action rapide en faveur de l'intégration face à la tragédie humaine à laquelle sont confrontés «tant les Israéliens que les Palestiniens». Blinken a déclaré que l'intégration, avec un Etat palestinien, unifierait la région et isolerait l'Iran et ses supplétifs, notamment les milices houthies du Yémen qui ont attaqué et saisi des navires commerciaux dans la mer Rouge. Il a toutefois insisté sur le fait qu'«une Autorité palestinienne plus forte et remaniée, capable de répondre plus efficacement aux besoins de son peuple, doit faire partie de l'équation» et doit fonctionner avec l'aide d'Israël plutôt qu'avec son opposition. «Même l'autorité la plus efficace aurait beaucoup de problèmes si elle rencontrait l'opposition active d'un gouvernement israélien», a-t-il soutenu.
« L'Autorité a besoin du "soutien" d'Israël »
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé mercredi Israël, au nom de sa « sécurité », à aider plutôt qu'à entraver l'Autorité palestinienne, qui ne peut pas fonctionner de manière efficace sans ce « soutien ». Le chef de la diplomatie américaine a réitéré son appel à trouver une « voie vers un Etat palestinien », même si Washington appuie Israël dans sa guerre contre le Hamas. « Il sera impossible d'obtenir une véritable sécurité sans cela », a-t-il expliqué. « Bien évidemment, pour ça, une Autorité palestinienne plus forte, réformée, qui peut efficacement œuvrer pour son peuple, doit être une partie de l'équation ». Mais cette Autorité palestinienne « a besoin d'opérer dans ce qu'on pourrait appeler un environnement permissif et, en d'autres termes, avec le soutien et l'aide d'Israël et pas son opposition active », a poursuivi le diplomate au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. « Même l'Autorité palestinienne la plus efficace aurait beaucoup de problèmes face à une opposition active du gouvernement israélien », a-t-il ajouté. « Il me semble clair, d'après les entretiens que j'ai, que les Palestiniens cherchent très sérieusement à mettre en place un gouvernement plus efficace, qui réponde aux attentes de la population », a encore dit Blinken, évoquant en particulier la lutte contre la corruption et l'amélioration de la transparence. Mais « ils ne peuvent y arriver seuls, sans partenariat avec Israël », a-t-il argué.
Les scènes de Gaza «déchirantes»
Les Etats-Unis ont par le passé soutenu l'appel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à éradiquer le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, mais ont demandé que l'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas en Cisjordanie, prenne progressivement les choses en main dans la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se trouve à la tête d'un gouvernement de droite opposé à la création d'un Etat palestinien. Netanyahu lui-même a dernièrement affirmé que ses actions au fil des ans avaient empêché la formation d'un tel Etat. Blinken a indiqué qu'il appartenait aux Israéliens de décider si le pays pouvait «saisir une opportunité que nous estimons pouvoir exister». Il a indiqué que «les Palestiniens réfléchissaient sérieusement à la manière dont ils pouvaient mettre en place une gouvernance plus efficace qui réponde aux attentes du peuple», tout en rappelant que l'Autorité palestinienne s'efforçait de résoudre des problèmes fondamentaux, notamment l'élimination de la corruption et l'amélioration de la transparence. Lorsqu'on lui a demandé si la vie des Juifs comptait plus que celle des Palestiniens, Blinken a répondu: «Non, point final». Il a qualifié les scènes de Gaza de «déchirantes». «La souffrance que nous voyons parmi des hommes, des femmes et des enfants innocents me brise le cœur», a-t-il ajouté. «La question est de savoir ce qu'il faut faire», a-t-il indiqué. Netanyahu rejette une proposition d'accord pour libérer les captifs à Gaza La chaîne israélienne 13 a révélé au soir du mercredi que les dirigeants politiques israéliens avaient formulé une proposition visant à entamer de nouvelles négociations avec le mouvement Hamas pour libérer les captifs israéliens dans la bande de Gaza, mais le Premier ministre Benyamin Netanyahu a rejeté l'initiative. La chaîne privée israélienne a déclaré que les ministres israéliens – qu'elle n'a pas nommés - "ont rédigé, ces derniers jours, les grandes lignes d'une proposition qui pourrait conduire, à terme, à un accord pour libérer les captifs israéliens détenus par le Hamas". Il était prévu que les négociations avanceraient par l'intermédiaire d'un médiateur (qui n'a pas été nommé), mais Netanyahu a durci sa position et a finalement rejeté cette démarche, selon la même source. Le refus de Netanyahu a été décidé sans coordination avec les ministres du Conseil de guerre, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, qui ont exprimé leur colère face à la position du Premier ministre, selon la même chaîne. Dans un même contexte, le média israélien a rapporté les déclarations des responsables politiques – qu'elle n'a pas nommés – qui ont fait savoir que Netanyahu "faisait obstacle à la conclusion d'un accord visant à libérer les personnes kidnappées". En revanche, d'autres sources politiques ont déclaré à la même chaîne qu'elles "travaillent toujours sur un plan israélien" et que l'effort "ne s'est pas arrêté". De son côté, le bureau de Netanyahu a justifié la position du Premier ministre et a expliqué à la chaîne 13 que "la condition exigée par le Hamas et que le Premier ministre a catégoriquement rejetée est de mettre fin à la guerre".