Meteor Airlines, un groupe musical marocain connu pour la fusion des mélodies Tachlhit et Rock, dévoile son dernier album « Agdal ». Rencontre avec le manager du groupe, qui chante la préservation du patrimoine naturel. * « Agdal » est le nouvel album de Meteor Airlines sur la résilience climatique du Maroc. Pourquoi le choix de cette thématique ? Est-ce un appel poétique à l'action climatique que vous lancez ?
Meteor Airlines, avec le nouvel album « Agdal », souhaite sensibiliser sur la vulnérabilité et la résilience climatique, un sujet crucial pour notre pays. Je tiens à noter que le terme amazigh « Agdal » désigne un système ancestral de gestion des ressources sylvo-pastorales, profondément ancré dans les traditions du peuple amazigh établi dans les montagnes de l'Atlas.
En choisissant ce thème, nous faisons plus qu'aborder des questions climatiques. Nous lançons un appel poétique à l'action à travers notre musique, qui est enracinée dans le patrimoine amazighe et imprégnée de sonorités rock modernes, et qui sert de vecteur pour communiquer à la fois l'urgence et la beauté de notre environnement naturel.
À travers « Agdal », nous explorons des sujets tels que la biodiversité, les écosystèmes (oasis, argane), la migration climatique et la gestion de l'eau, en les rendant accessibles et émotionnellement résonnants. Nous aspirons à éveiller chez notre public une prise de conscience profonde, l'encourageant à s'investir dans la sauvegarde à la fois de notre patrimoine naturel et culturel. Notre démarche artistique vise à mettre en lumière l'importance cruciale de préserver ces deux aspects indissociables de notre identité.
* A travers cet album, vous dites célébrer la sagesse environnementale ancestrale des communautés amazighes du Maroc. Pouvez-vous nous parler plus de cette « sagesse » et de la résilience de ces communautés face aux aléas climatiques ?
Dans notre album, nous célébrons la sagesse environnementale des communautés amazighes du Maroc, une connaissance ancestrale essentielle à la résilience face aux changements climatiques. Cette sagesse se reflète, par exemple, dans la gestion harmonieuse des écosystèmes oasiens, la préservation des forêts d'arganiers, et des méthodes communautaires innovantes de gestion de l'eau, comme les khettaras, targa (tireggin), etc.
Ces pratiques, adaptées aux conditions arides et transmises à travers les générations, illustrent une relation profonde et respectueuse avec la nature, tout en mettant en avant la solidarité et la coopération au sein des communautés. À travers notre musique, nous rendons hommage à ce savoir-faire, montrant comment il offre des leçons vitales et des modèles durables pour affronter les défis écologiques actuels, inspirant ainsi une prise de conscience et une action immédiate pour un avenir plus durable.
* De petits gestes ont un grand impact. C'est l'une des leçons tirées de la COP28. Comment mettez-vous en lumière les efforts des communautés amazighes du Maroc à travers la musique ?
À travers notre musique, nous donnons une voix aux efforts des communautés amazighes en intégrant des éléments de leur culture et de leurs pratiques écologiques, qui sont également les nôtres. Nous utilisons des rythmes et des mélodies qui reflètent notre héritage musical, et nos paroles racontent des histoires de leur vie quotidienne, de leur vulnérabilité et de leur résilience en matière de conservation de la nature.
C'est une façon de célébrer et de partager leurs méthodes de gestion des ressources et de résilience face aux changements climatiques, mettant ainsi en valeur leur contribution vitale à la protection de l'environnement. Notre album est donc un hommage à leur rôle essentiel et un moyen de sensibiliser à leur importance dans le contexte écologique mondial.
* Par ailleurs, que pouvez-vous dire sur la célébration d'«Id Yennayer» le 14 janvier ?
En cette occasion du Nouvel An amazigh 2974, instauré en 2023 comme fête nationale et jour férié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'Assiste, cette célébration est un symbole fort de notre patrimoine culturel marocain amazigh, auquel nous sommes profondément attachés. Je tiens, au nom du groupe Meteor Airlines, groupe de rock amazigh originaire de Tinghir, Sud-Est du Royaume, à souhaiter à tous les lecteurs de « L'Opinion » nos meilleurs vœux.
Recueillis par Safaa KSAANI
Créé en 2016 à Kelaât Mgouna, Meteor Airlines rappelle, à travers ses sons, son ancrage dans la culture berbère et insuffle à la musique des thèmes liés à l'Histoire, aux valeurs et aux coutumes amazighes. Avec des chansons qui évoquent le mariage à la fois contemporain et traditionnel de la musique amazighe et rock, le groupe se promet d'attribuer une vision universelle aux messages qu'il transmet, cherchant à placer la musique traditionnelle berbère dans un registre international. Au-delà des mélodies, Meteor Airlines voyage à travers le temps pour rappeler les événements historiques les plus marquants de l'Histoire du Maroc. Le groupe sort notamment la chanson « Warru », qui commémore le 87ème anniversaire de l'inoubliable bataille de « Bougafer ». A l'occasion de la célébration du Nouvel An amazighe 2974, Meteor Airlines a dévoilé son nouvel album « Agdal » produit dans le cadre de la Community Heritage Exchange Initiative (CHEI). Celle-ci vise à mettre en valeur les projets soutenus par le Fonds des Ambassadeurs pour la Préservation Culturelle et a pour objectif de partager des histoires sur le patrimoine culturel et d'accroître la capacité des communautés à documenter et à partager leurs propres histoires. L'album est disponible sur toutes les plateformes de streaming, assure le manager du groupe Meteor Airlines.