Au moment où les étudiants de médecine multiplient les manifestations, le ministre de de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdelatif Miraoui, a été interrogé sur la réforme du parcours de formation. Des députés ont pointé du doigt le manque de clarté et de communication de la tutelle. Détails. Cela fait plusieurs semaines que les étudiants de médecine boycottent les examens et montent au créneau conte la tutelle qui s'apprête à restructurer le parcours de formation. Réduction de la durée de formation à six ans, manque d'encadrement, faiblesse des équipements, encombrement dans les classes, les griefs sont nombreux et les étudiants en colère n'ont pas manqué de les brandir pendant les différents sit-in organisés dans plusieurs facultés à travers le Royaume. Ce lundi, la faculté de Rabat a connu une forte mobilisation des étudiants, dont des dizaines ont manifesté avec des slogans très critiques vis-à-vis du ministère de tutelle.
La contestation a pris une ampleur telle que ce sujet s'est imposé au Parlement où le ministre de de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdelatif Miraoui, a dû répondre aux interrogations des députés lors de la séance plénière consacrée aux questions orales. Pour sa part, le député du parti de l'Istiqlal, Allal Amraoui a déploré que les grandes lignes de la réforme globale du parcours de formation médicale soient élaborées si tardivement. Le député a estimé qu'il y a un manque de clarté sur cette réforme mal expliquée qui, par conséquent, alimente des incompréhensions et des incertitudes chez les étudiants et l'ensemble des acteurs concernés. "On a tort de réduire le débat sur la réforme à une question de durée", a insisté le député. De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdelatif Miraoui, a expliqué que plusieurs aspects de la réforme sont en cours de préparation notamment ceux qui concerne le troisième cycle dont le nouveau cadre légal devrait être plus incitatif. Revenant sur la question de la durée des études, le ministre a rappelé qu'il ne s'agit pas d'une décision fortuite puisqu'elle traduit, en réalité, l'une des recommandations du nouveau modèle de développement et qu'elle a été prise en concertation avec les doyens des facultés de médecine. Selon Miraoui, le Maroc n'a fait que s'aligner sur les normes internationales en prenant une telle décision. Il a donné l'exemple de l'Allemagne où les médecins généralistes font formés au bout de six ans. "Des pays comme les Etats Unis ont une durée de quatre ans", a-t-il poursuivi, soulignant l'exception que représentent le Maroc et la France qui sont seuls à avoir opté pour une durée de sept ans. Du point de vue de la tutelle, cette mesure n'est pas un objectif en soi. Miraoui a insisté sur le fait que la septième année, désormais supprimée, ne servait quasiment à rien puisque les étudiants n'y bénéficient d'aucune plus value académique. Miraoui a considéré qu'on se trompe de débat, estimant que c'est la qualité de la formation qui compte le plus. "Le Maroc est connu pour la qualité de ses facultés de médecine, en témoigne la demande internationale sur nos cadres", a-t-il poursuivi, sans rater l'occasion pour rappeler qu'il a été procédé à l'enrichissement du parcours de formation par des modules relatifs à la télémédecine, et la médecine de famille ainsi que la simulation et d'autres domaines de la médecine moderne.