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Football/Crise de l'IRT : Le président tient un point de presse à huis clos !
Publié dans L'opinion le 26 - 12 - 2023

Qu'est-ce qu'un point de presse ? Qu'est-ce qu'une conférence de presse ? Un intervenant qui s'explique et des auditeurs qui écoutent et qui posent des questions.
Après un long silence, en pleine crise de l'IRT, le président Mohamed Cherkaoui vient de mettre les points sur les « i » pour expliquer où en est son équipe après la grève des footballeurs et le « j'en ai ras le bol » des sponsors, des hommes d'affaires et représentants du secteur économique, des autorités locales et des élus qui ne veulent plus aider financièrement le comité.
Il s'agit vraiment d'un manque de confiance qui est la conséquence d'une mauvaise gestion.
Comme la formation tangéroise joue à huis clos son championnat, le président en a fait de même et a préféré donner un point de presse loin des journalistes.
Encore une fois, il existe la preuve que le « courant » ne passe pas entre l'administration IRT et les médias de la Région. En voici le contenu tel qu'il a été présenté :

Le défi Cherkaoui

Mohamed Cherkaoui présente le défi choisi : « Je me rappelle avoir opté pour le défi de prendre en mains l'IRT qui était dans l'abandon total après la démission du comité Ahkane. Pourquoi le défi ? Simplement parce que personne ne voulait s'impliquer pour sauver l'équipe dans une situation dramatique : 0 dh à la trésorerie, 8 milliards de centimes de crédit, 200 millions de litige FRMF, salaires effectif joueurs et staff technique en instance, 2 points seulement au classement après presque tout le premier tour des matches aller.
Des chiffres effrayants qui donnaient beaucoup à réfléchir. Comme tangérois, avec l'amour de la ville, après une longue réflexion, j'acceptais la présidence avec l'espoir de trouver des proches collaborateurs susceptibles de m'aider et de trouver les ressources financières. J'étais sûr que l'argent pourrait assainir la voie du club et pourquoi ne pas assurer le maintien du football parmi l'élite du championnat de première division professionnelle.

Cherkaoui seul aux commandes

Incroyable mais vrai, après avoir frappé dans toutes les portes, je ne trouvais aucun membre désirant de faire partie du comité dirigeant. J'étais plus seul que jamais. L'unique soutien du Wali Mhidia me motivait mais il n'était pas suffisant. Tout le monde à Tanger tournait le dos à l'équipe. Je respectais l'étiquette : « un président sans comité » et je me mettais à l'épreuve. Je mettais de côté 500 millions de centimes, l'argent de ma famille pour « démarrer ».
En une semaine, je (et non nous) recrutais l'entraineur et 11 nouveaux joueurs. Après la dépense de cette somme, je contactais mes nombreux amis qui m'ont aidé.
En plus, toutes les banques refusaient d'ouvrir un compte. Après plusieurs rencontres, après la « récolte » de plusieurs points, un comité a été constitué et la plupart de ses membres continuent avec moi cette saison.

Le maintien, un vrai miracle

Selon le jargon populaire de l'arabe dialectal, je disais aux supporters de l'IRT que j'allais m'associer avec le « diable » pour assurer le maintien de la section football chez les grands. Personne ne me croyait et il y avait des spéculations sur la future vie de l'équipe en deuxième division.
Dans toute l'histoire du championnat marocain, aucune formation, avec deux points seulement au classement, n'a pu se sauver de la relégation. Moi non plus, je ne croyais pas au miracle en dépit de mon grand courage. Mais, la volonté divine en a décidé autrement et l'IRT a gardé sa place en première division ».
23-24 : Même scénario

Mohamed Cherkaoui explique la situation de l'IRT de cette saison : « Le championnat 23-24 constitue pour nous un chaos sur tous les plans. L'équipe joue toujours à l'extérieur, ce qui fait augmenter les dépenses. Elle est privée du public puisque les autorités des villes qui nous reçoivent exigent les rencontres à huis clos. Pas de spectateurs, pas de recettes et le Grand Stade, avant sa fermeture pour réaménagement, nous donnait une moyenne de vente de 25.000 billets. Le club vit l'une des plus graves crises financières de son Histoire.
Pour la première fois, il y a un retard de trois mensualités de salaires de l'effectif et les footballeurs ne s'entrainent plus et les grèves se poursuivent. Il n'y a plus d'argent, c'est la réalité. Aucune subvention, aucune aide. J'insiste aussi sur un point : il n'y a aucun lien entre le changement des deux walis. Personnellement, je suis d'accord avec le nouveau Wali qui souhaite voir l'IRT vivre une vie aisée en trouvant des recettes sûres et permanentes et éviter la « mendicité ». Je le remercie parce qu'il veille en personne à l'achèvement des travaux du petit stade Ziaten pour nous permettre de recevoir à Tanger. Je ne comprends pas pourquoi les anciens comités n'ont pas résolu cette question.

Une assemblée générale très proche

Les supporters me reprochent de ne pas faire une assemblée générale pour la démission du comité actuel et son remplacement par un autre comité. Je leur explique que je n'ai pas ce droit puis qu'il y a une société qui a aussi son mot à dire dans la gestion. Pour qu'il y ait une assemblée générale, il faudrait qu'il y ait accord de la société. Très prochainement, l'IRT aura son assemblée générale. Je rassure tous ceux qui souhaitent mon départ, que si un nouveau président présente sa candidature, je partirai sans demander le moindre sou de l'argent de mes enfants dépensé ».

L'opposition au comité

Mohamed Cherkaoui conclue son exposé : « Comme en politique, il existe une opposition à la gestion du comité : c'est tout-à-fait normal dans la mesure où la démocratie est le vrai chemin suivi par le pays. J'accepte tous les opposants et je leur garantis les réponses à toutes les questions posées depuis mon premier jour à la tête de l'équipe. Je leur reproche de m'accuser de détournement de sommes importantes et d'un manque de transparence dans les affaires financières du club. Je répète comme je l'ai toujours dit, qu'il existe une comptabilité détaillée supervisée par un expert comptable et toutes les opérations effectuées sont bancaires. Je leur reproche aussi pourquoi ils veulent savoir d'où vient l'argent dépensé ».
Propos recueillis par Rachid MADANI


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