Les relations algéro-maliennes n'ont jamais été aussi tendues qu'elles ne le sont ces derniers temps. En réaction à la convocation de son ambassadeur à Bamako, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a convoqué l'ambassadeur malien à Alger. Sans faire la moindre allusion à la convocation de l'ambassadeur algérien à Bamako par le ministre malien des Affaires étrangères, Alger annonce, à son tour, la convocation de l'ambassadeur malien, M. M. Mahamane Amadou MAIGA, dans un communiqué rendu public en fin de journée par le département d'Ahmed Attaf. Une convocation motivée par « les récents développements de la situation dans ce pays (le Mali ndlr) ». Avant d'apporter une explication aux « récentes rencontres avec les Chefs des Mouvements signataires de l'Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d'Alger » le Ministre algérien a rappelé de manière appuyée qu'historiquement "toutes les contributions de l'Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n'a jamais dévié et dont elle ne déviera pas", peut-on lire dans le communiqué qui précise: "En tout premier lieu, l'attachement intransgressible de l'Algérie à l'intégrité territoriale, à la souveraineté et à l'unité nationale du Mali. En second lieu, la profonde conviction que la voie pacifique, à l'exclusion de toute autre, est la seule apte à garantir au Mali la paix, la sécurité et la stabilité de manière irréversible et durable. En troisième lieu, et en conséquence des deux premiers principes, c'est par la réconciliation nationale et non par des déchirements fratricides récurrents que le Mali s'engagera dans une œuvre commune portée par tous ses enfants sans discrimination et sans exclusion lui assurant ultimement sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale". Par cette déclaration, Ahmed Attaf a cherché à lever toute équivoque en ce qui concerne l'audience accordée par le président Tebboune à l'imam Mahmoud Dicko en présence du patron des services de la sécurité algérienne qui serait l'initiateur de cette rencontre. En usant d'un langage rassurant et empreint de beaucoup de diplomatie, le ministre algérien s'est efforcé de « calmer le jeu » et d'éviter toute escalade dans la tension qui s'installe entre les deux pays depuis la prise de la ville de Kidal au nord du Mali, le 14 novembre dernier par l'armée malienne. L'Algérie n'a pas à intérêt à ajouter un belligérant de plus à ses frontières en plus du Maroc et de la Libye.