C'est sur fond d'énormes atouts en termes de performance de notre secteur agricole, de pertinence de la stratégie mise en place et d'une réelle capacité d'adaptation de la politique agricole, conformément à la vision perspicace de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que notre pays a participé au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire tenu à Rome (Italie) du 16 au 18 courant. Le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, qui a représenté Sa Majesté à cette importante rencontre destinée à donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la faim dans le monde, avait tous les éléments pour convaincre de la nécessité d'une réorientation des politiques agricoles. Lui, qui s'enorgueillit aujourd'hui des premières retombées fort positives du Plan Maroc Vert, est en position d'exprimer avec force arguments l'essence de l'expérience marocaine et de dire la volonté de notre pays et sa détermination à apporter sa contribution pour résoudre les problématiques de la faim et de la malnutrition, soucis majeurs aujourd'hui de la communauté mondiale. Ces problématiques portent sur la capacité de produire suffisamment de nourriture à des prix raisonnables ; sur les disponibilités en terre et en eau pour nourrir le monde en 2050 ; sur le choix des technologies pour utiliser au mieux les ressources de la faune et de la flore ; sur l'investissement en matière de recherche-développement ; sur l'investissement dans l'agriculture, etc. D'énormes défis auxquels la communauté mondiale se trouve confrontée, faisant que ce sont 1,2 milliard de personnes, soit le sixième de l'humanité, qui, de nos jours, souffrent des affres de la faim. Que ce sont six millions d'enfants qui meurent chaque jour à cause de leur souffrance chronique de la faim et que ce sont deux milliards d'individus qui sont atteints par une insuffisance nutritionnelle grave, pour l'essentiel en Afrique et en Asie. Aujourd'hui, face à la croissance démographique faisant que nous serons 8 milliards en 2025 et 9 milliards d'ici trente années, en 2050, les experts considèrent qu'il faut multiplier par deux la production agricole mondiale et qu'il faut, pour cela, investir massivement dans l'agriculture. Un message on ne peut plus clair, surtout que la situation actuelle avec la tension sur les prix agricoles qui prévaut dans le monde résulte dans une large mesure de ce que les investissements agricoles se sont littéralement effondrés au cours des trente dernières années. Y remédier, ce sont 15 à 20 milliards de dollars qu'il convient de dégager annuellement pour lancer, comme l'avait préconisé le Secrétaire Général des Nations Unies, une nouvelle révolution agricole. Plus important, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) chiffre, quant à elle, les besoins d'investissement des pays en développement à environ 44 milliards de dollars par an, contre 7,9 milliards aujourd'hui, auxquels devront s'ajouter des financements des budgets nationaux et des investissements privés. Incontestablement donc, les économies de ces pays, leur combat contre la faim et contre la malnutrition, se mesurent à un défi de taille : faire en sorte à ce que le secteur agricole soit en mesure de se déployer et d'exprimer tout son potentiel productif pour subvenir aux besoins du marché local, d'abord, et du marché international, ensuite. Tout l'intérêt qu'il y a donc de travailler en partenariat public/privé/acteurs de la société civile, favoriser l'innovation par le biais de la recherche-développement étant entendu que le secteur agricole, plus particulièrement dans les économies en développement, est un espace qui n'a pas encore exprimé tout son potentiel de production. Sachant pertinemment que le développement intégré et durable est largement tributaire de solutions appropriées qui prennent en considération le volet économique, social et environnemental. Dans ce processus, force est de souligner que l'expérience marocaine, le rôle que joue les acteurs de la société civile, notamment l'association de protection des consommateurs, le rôle majeur des pouvoirs publics pour combattre la pauvreté, la faim et la malnutrition,… sont autant de signaux forts de la pertinence de la vision et de la stratégie qui font aujourd'hui que le Maroc, sous la conduite éclairée et Sa Majesté, se positionne au rang de pays qui ont fait preuve d'une remarquable aptitude à ajuster, à temps, leur politique et d'anticiper en mettant à contribution tous les mécanismes et tous les moyens pour asseoir leur secteur agricole sur des bases solides.