La montée en flèche des cas d'agression sexuelle visant des enfants, telle que ça été exprimée par le ministère Public, suscite tant d'inquiétude parmi la société civile. Ce même constat alarmant a conduit l'association « Touche pas à mon enfant » de tirer la sonnette d'alarme sur ce phénomène, pointant du doigt certaines dispositions du Code pénal, lesquelles sont en partie responsables de cette tendance. Dans un communiqué publié le 26 octobre, l'association « Touche pas à mon enfant », présidée par Najat Anwar, a exprimé sa vive inquiétude concernant la tendance haussière des cas d'agression sexuelle des enfants. Ce cri d'alarme intervient en réponse aux chiffres dévoilés, le 25 octobre, par le Président du ministère Public et Procureur général du Roi près de la Cour de cassation, El Hassan Daki. En effet, lors d'un atelier de travail au sujet des «mécanismes de prise en charge des enfants victimes d'agression sexuelle à la lumière du système judiciaire national et des principes de la Convention de Lanzarote», M.Daki a indiqué que « les Parquets compétents ont enregistré un total de 3295 cas d'agression sexuelle à l'encontre d'enfants en 2022, soit plus de 41% du total des actes de violence ciblant des enfants. S'appuyant sur ce constat alarmant, l'ONG alerte ainsi sur la tendance haussière inquiétante du nombre d'affaires de ce type en l'espace de deux ans seulement. Force est de constater que ce chiffre a passé de 2.261 cas en 2020 à 2.998 en 2021 avant d'atteindre 3.295 cas en 2022. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas suffisamment l'ampleur du phénomène, selon l'association. Celle-ci estime que « le nombre réel de ces cas est encore plus élevé que ne reflètent les chiffres officiels, à cause de la dissimulation des crimes, particulièrement dans les zones rurales ». L'ONG attribue l'augmentation des cas d'agression sexuelle visant les enfants à certaines dispositions du Code pénal, qu'elle estime être en partie responsables de l'augmentation des cas d'agression sexuelle, dans la mesure où elles permettent «à des agresseurs sexuels de perpétrer des actes odieux envers les enfants marocains, sans craindre de tomber sous le coup de la loi. Pour cette raison, a souligné que la situation exige une action immédiate. L'association appelle, ainsi, à la mise en place rapide et concertée de mesures d'urgence pour préserver l'avenir des enfants au Maroc. Elle s'agit, selon elle, d'adopter un plan national d'urgence pour éradiquer cette menace sociale. Elle a également appelé à l'engagement total de toutes les parties prenantes, notamment le gouvernement, des secteurs ministériels concernés, les institutions gouvernementales, la société civile pour appliquer « avec la plus grande rigueur des directives royales de SM Mohammed VI » pour une meilleure protection des enfants.