L'ONG « Touche pas à mon enfant » a alerté sur une augmentation préoccupante des cas d'agressions sexuelles sur les enfants. Dans un communiqué, l'ONG indique avoir suivi de près la déclaration de Moulay El Hassan Dakki, Président du ministère public et Procureur Général du Roi près la Cour de Cassation, concernant le nombre alarmant de cas d'agressions sexuelles sur des enfants en 2022. Ce chiffre s'élève à 3295 affaires, ce qui représente une augmentation inquiétante de 10% par rapport à l'année précédente, où 2998 cas ont été enregistrés, et une augmentation significative par rapport à l'année 2020 qui comptait 2261 affaires, rappelle-t-elle. « Touche pas à mon enfant » souligne à cet égard avoir « anticipé cette tendance à la hausse au cours des dernières années, en raison des lacunes présentes dans certaines dispositions du code pénal ». Lesquelles lacunes, dit elle, qui « ont conduit à des peines atténuées en faveur des coupables, permettant ainsi à des agresseurs sexuels de perpétrer des actes odieux envers les enfants marocains, sans craindre les sanctions légales qui devraient découler de leurs crimes ». Allant plus loin, l'ONG estime que « le nombre réel de ces cas est plus élevé que les chiffres enregistrés par le ministère Public, en raison de la persistance du phénomène de dissimulation du crime, particulièrement dans les zones rurales de nombreuses provinces ». « C'est pourquoi il est impératif que chacun d'entre nous assume sa part de responsabilité dans la préservation de l'avenir des enfants marocains. À moins que des mesures concertées ne soient prises, y compris l'adoption d'un plan national d'urgence pour éradiquer cette menace sociale, l'avenir du Royaume du Maroc reste sérieusement compromis », plaide l'ONG. Elle souligne en ce sens la nécessité « de protéger la jeunesse marocaine en mettant fin à l'exploitation politique de cette question et en appliquant avec la plus grande rigueur les directives royales. Cela nécessite un engagement total de la part du gouvernement, des secteurs ministériels concernés, des institutions gouvernementales, de la société civile, ainsi que des défenseurs des droits, y compris l'ONG Touche pas à mon enfant ». « Ensemble, nous pouvons contenir cette situation et garantir une protection complète de l'enfance marocaine », assure l'ONG.