L'armée israélienne a annoncé, lundi, avoir frappé "plus de 500 cibles" dans la nuit sur la bande de Gaza pour tenter de reprendre le contrôle face aux combattants du Hamas, au troisième jour d'affrontements qui ont fait plus de 1.100 morts dans les deux camps. Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l'offensive lancée la veille par le mouvement de résistance palestinien depuis Gaza. Les forces israéliennes ont continué dimanche de traquer les membres du Hamas dans le sud d'Israël et poursuivi leurs frappes aériennes contre des cibles à Gaza, où de nouveaux bâtiments ont été détruits. Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de l'attaque et 2.150 ont été blessés, a annoncé l'armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin. L'armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats pour reprendre le contrôle total des régions désertiques près de la bande de Gaza, libérer les otages israéliens qui s'y trouveraient encore et évacuer l'ensemble des habitants de la région. De son côté, le Hamas affirme détenir plus de 100 otages israéliens. "Pendant la nuit, des avions de combats, des hélicoptères, des aéronefs et l'artillerie ont frappé plus de 500 cibles des terroristes du Hamas et du Jihad islamique", a annoncé l'armée dans un communiqué. Cherchant à reprendre la main après l'attaque surprise du Hamas samedi - par terre, air, mer - en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, les forces israéliennes continuent aussi à traquer ses membres dans le sud d'Israël où ils ont massé 100.000 réservistes selon un porte-parole de l'armée.
La communauté internationale encourage Israël "à commettre des crimes"
Côté palestinien, le ministère de la Santé a annoncé de Gaza lundi que le bilan des victimes palestiniennes s'est alourdi avec au moins 436 morts, dont 91 enfants et 61 femmes, et 2.271 autres blessés, dont 224 enfants et 151 femmes, à la suite des raids israéliens en cours pour la troisième journée consécutive, selon un communiqué parvenu à Anadolu. ''Au moins 8 massacres ont été enregistrés contre des familles, coûtant la vie à environ 54 personnes'', a déploré le ministère, sans donner de plus amples détails. Le Premier ministre palestinien, Mohamed Shtayyeh, a déclaré dimanche que le soutien de la communauté internationale à Israël "l'encourage à commettre des crimes". C'est ce qui ressort d'un appel téléphonique entre Shtayyeh et le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, au cours duquel les deux parties ont discuté de l'escalade en cours dans la Bande de Gaza, selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre. ''Israël porte l'entière responsabilité de ce qui se passe, en créant un climat de haine, de violence et en violant le droit international'', a souligné Shtayyeh. Et d'ajouter : ''Nous avons toujours mis en garde contre les répercussions qui résulteraient de la poursuite du siège de notre peuple dans la Bande de Gaza, de la poursuite des attaques contre les villes, les villages et les camps, de la violation des lieux saints et des attaques contre les fidèles musulmans et chrétiens''. Shtayyeh a, en ce sens, souligné que ''le soutien international accordé à Israël l'encourage à commettre davantage de crimes dans la Bande de Gaza'', appelant "à mettre fin à l'agression contre Gaza et à créer un horizon politique qui respecte les droits du peuple palestinien".
Le droit international justifie la résistance
L'Union Juive Française pour la Paix (UJFP) abonde dans le même sens et va même plus loin dans l'accusation contre Israël. Dans un communiqué, elle dénonce un déferlement de commentaires qui présente comme d'habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l'armée israélienne comme ripostant. L'UJFP rappelle qu'Israël est la puissance colonisatrice, qui impose un blocus inhumain à Gaza. Israël qui poursuit à marche forcée une colonisation de peuplement sur toute la Palestine historique et conforte un régime d'apartheid et utilise l'emprisonnement massif comme un moyen de gestion de son occupation. Dans son communiqué l'UJFP stigmatise l'armée d'occupation qui couvre depuis récemment les pogroms opérés par les colons contre les villages palestiniens. Le communiqué rappelle aussi que plus de 200 morts palestiniens sont morts depuis le début de l'année et plus de 1000 détenus administratifs (c'est-à-dire sans jugement et sans accès au dossier d'accusation). L'UJFP rappelle enfin que le droit international, qu'Israël foule au pied, justifie la résistance, y compris armée, à l'occupation et à l'oppression, avant de conclure que les événements d'aujourd'hui doivent rappeler à toutes et tous, et en particulier à la population israélienne, qu'il n'y aura pas de paix possible pour une communauté juive dans cette région du monde sans que soit reconnu à toutes et tous l'égalité des droits. les USA envoient un porte avion à l'est de la Méditerranée Les Etats-Unis ont annoncé dimanche l'envoi de nouvelles munitions à Tel-Aviv, ainsi que le déploiement de forces navales, a rapporté le New York Times. Une annonce qui survient au lendemain du début de l'offensive du Hamas sur le sol israélien, qui a fait au moins 700 morts côté israélien, et plus de 400 côté palestinien. Malgré les tensions observées avec Benjamin Netanyahu, alimentées par la controversée réforme judiciaire israélienne, le président américain Joe Biden a assuré au chef du gouvernement du « soutien total » des Etats-Unis au «gouvernement et au peuple israélien» après l'attaque du Hamas. L'armée américaine va ainsi déployer l'USS Gerald R. Ford, considéré comme le plus grand navire de guerre du monde, à l'est de la mer Méditerranée, près d'Israël. Des avions de combat vont également se rapprocher des zones d'affrontements. En réponse à ces annonces, le mouvement islamiste, le Hamas, au pouvoir à Gaza, a clamé que ces actions n'effraient ni le peuple palestinien ni la résistance qui continuera de le défendre, a rapporté l'agence Reuters.