La coopération bilatérale entre le Maroc et la République azerbaïdjanaise est prometteuse. Néanmoins, elle reste insuffisante compte tenu des potentialités des deux pays. C'est, en tout cas, ce qui ressort d'une table ronde placée sous le thème : « L'Azerbaïdjan après la guerre dans une étape importante de son Histoire », organisée lundi à Rabat en présence de l'ambassadeur de ce pays au Maroc, Nazim Samadov, des membres de l'Armée de Libération du Royaume et de l'Association d'amitié maroco-azerbaïdjanaise. Les relations entre les deux Etats sont ancrées dans le temps, comme l'a souligné l'ambassadeur d'Azerbaïdjan à Rabat en ces termes : « La rencontre historique entre Sa Majesté Feu Hassan II et le Président d'Etat Heydar Aliyev, en 1994 à Casablanca, a constitué le premier pas vers la définition du vecteur de la coopération et du soutien réciproque et donc la mise en place du fondement des relations entre nos deux pays ». La vision des deux pays a été, par ailleurs, traduite par l'ouverture en 2006 de l'Ambassade d'Azerbaïdjan à Rabat et, par la suite, l'ouverture, en 2009, de l'Ambassade du Maroc à Bakou afin de renforcer la coopération économique. Par-delà la mémoire et la religion partagée, la commune adhésion à un certain nombre de valeurs clés, notamment le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays, Rabat et Bakou témoignent, tous les deux, d'une visibilité internationale claire, une politique étrangère cohérente, des positions constantes... Des éléments qui constituent, selon les différentes intervenants, la base même d'une coopération solide et durable. Un autre élément clé est bien évidemment « le soutien cohérent et logique » de Bakou à la cause nationale, la marocanité du Sahara, selon les dires de Mustapha Sehimi, professeur de droit et politique. « Il n y'a pas eu la moindre ambiguïté sur la position d'Azerbaïdjan concernant le Sahara marocain tel que nous le suivons de près », a-t-il souligné. Si Rabat et Bakou ont déjà parcouru un long chemin, notamment dans le domaine de la coopération militaire, l'échange des groupes d'amitié parlementaires et bien d'autres, la coopération reste en deçà des potentialités des deux pays. C'est le constat fait, notamment, par le Pr Mustapha Sehimi qui a appelé à l'accélération du projet de liaison aérienne directe Bakou-Casablanca afin de développer les flux commerciaux et d'encourager le tourisme. Dans cette optique, l'Ambassadeur d'Azerbaïdjan a estimé que son pays pourrait apporter son expérience en hydrocarbures dans les projets énergétiques menés au Maroc. Raison pour laquelle le diplomate a souligné la nécessité de promouvoir les investissements marocains dans les territoires d'Azerbaïdjan libérés de l'occupation, tout en mettant les conditions favorables pour ça, afin de renforcer les relations et augmenter les chiffres d'affaires bilatéraux.