Parmi les dix grandes Recommandations de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens, pour le projet de Loi de Finances (PLF) 2024, la 7ème appelle à « Investir dans les transports publics durables à grandes capacités, notamment le ferroviaire, aussi bien dans les périmètres urbain, interurbain qu'interrégional. Le développement de ces réseaux répondrait aux grands besoins de mobilité, fortement ressentis par les citoyennes et citoyens, augmenterait les chances de qualification de notre pays à la co-organisation du Mondial de football 2030, dynamiserait l'emploi et la croissance et réduirait le taux d'émission de gaz à effets de serre lié aux transports individuels ». Abstraction faite du ferroviaire, les transports publics durables à grandes capacités, c'est également les bus qui utilisent des énergies propres et innovantes. Imaginez des centaines de milliers de supporters venus des quatre coins du globe qui, entre deux matchs, vont à l'assaut du Maroc profond. Celui que le ferroviaire ne peut pas atteindre. Imaginez-les qui sillonnent nos villes dans ces fameuses épaves repeintes et fumantes comme la locomotive d'un vieux western-spaghetti. Il est évident que le TGV et les tramways que nous avons la chance d'avoir, grâce à l'impulsion et la vision de SM le Roi, sont de beaux acquis dont nous pouvons nous targuer. Pour le reste, espérons que l'appel Royal au sérieux poussera les décideurs à innover et à ouvrir les portes à ceux qui peuvent innover. En attendant, M. le ministre de l'Intérieur a récemment invité les Walis des régions et les gouverneurs des provinces à mettre en place des plans pour les déplacements collectifs et à améliorer l'accessibilité des transports publics pour les usagers. Il a également appelé à encourager des modes de transports plus respectueux de l'environnement, tels que la marche et le vélo. Gageons que son appel sera interprété comme un feu vert pour oser innover et réinventer. Ne serait ce que pour éviter les milliers de décès qui sont causés annuellement par la pollution atmosphérique générée par le secteur du transport. Autrement, privilégier la marche et le vélo alors que les épaves du transport public collectif, repeintes et fumantes, continuent à circuler et à polluer, ne sera qu'un énième et dangereux cache-misère.