Tout devient négociable après les bagarres qui éclatent dans les quartiers populaires grâce à la méthode du « tanazoul » qui permet aux uns et aux autres d'échapper à la prison. Si bien qu'au commissariat même, la police facilite la réconciliation entre deux familles dont les enfants se sont battus à mort : un œil amoché, des dents cassées ou une jambe sérieusement frappée. Du coup, on entend une mère de famille dont le fils a fait une bêtise dire : « Combien ça coûte ? » en parlant de retrait de la plainte de la victime. Ça peut se chiffrer et monter jusqu'à 1 ou 2 briques selon la gravité des gestes qui entraînent des conséquences ruineuses. Des familles vendent leurs biens - moto, tapis ou bijoux - pour avoir la paix par la voie du « tanazoul » qui évite « hbissou », la taule, comme disent les jeunes délinquants, jusqu'à quand ? stop. Pour se payer sa dose de came, un videur magouilleur s'arrange avec un « chemkar » habillé en dandy pour se livrer à un véritable pillage sans merci. Le « viadra », comme on dit, laisse entrer dans la boîte son protégé minable qui vole deux ou trois portables par soirée. Il profite de l'inconscience de certains clients dès que ces derniers sont un peu ronds. Les portables, appartenant généralement à des fils et des filles de nantis, sont revendus aux mêmes receleurs de la médina. Quand c'est le fils d'une grosse légume qui se fait voler son Nokia dernier cri, c'est la haïha à la joutiya. Mais quand c'est le fils d'un monsieur - tout - le monde, c'est « Lghabir dahir », rien à voir avec l'hôtel Dahir qui, d'ailleurs, n'a pas de dancing. stop. Une personne arrêtée pour vagabondage s'est suicidée dans les locaux de la gendarmerie de Sidi Yahya des Zaërs dans cette belle région de Témara, havre de paix, en plein renouveau. C'est bien rare que quelqu'un se suicide dans les locaux de la gendarmerie. Et comme il s'agit d'une personne sans domicile fixe, sans papiers, il n'y aura aucune suite dans cette affaire qui n'a pas fait le tour des gazettes qui comptent sur leur manchette pour attirer l'attention. Aucune ONG n'a cherché à demander une enquête sur les circonstances du décès de ce « vagabond », selon le terme employé par la gendarmerie. Mais comme on dit que « Er-roh azziza end Allah », un jour on saura la vérité. stop. Le guide gastronomique «Le Gault Millau » qui nous donnait l'eau à la bouche il y a des années quand il n'y avait pas Choumicha, mais que tekmicha, vient d'annoncer qu'il renonce désormais à ses « notes sur 20 », formule lapidaire sur laquelle il avait fondé son fonds de commerce. Ce qui fait dire à des vieux de la vieille, qu'après plus de 40 ans de jugements sévères qui ont poussé des chefs à se morfondre dans le noir en renversant les verres, il était temps de passer à autres critiques plus intelligentes que les notes de la maîtresse en détresse. Enfin, « Le Gault Millau » a reporté plusieurs fois son voyage au Maroc croyant qu'il n'y avait pas assez de lecteurs. Mais que fait-il des touristes de plus en plus nombreux au pays de la Gazelle d'or et du Mont d'or dont la cave transformée en coin brochette ne dispose d'aucune sortie de secours ? stop. L'Association marocaine des droits humains peut être comprise quand elle demande qu'on ne transfère pas en Algérie les trois islamistes algériens qui viennent de purger une peine de réclusion de 14 ans au Maroc pour trafic d'armes au profit du FIS. Ces personnes sont qualifiées de détenus politiques. Soit. Mais l'Association marocaine des droits humains n'a jamais pris position pour d'autres détenus transférés dans les nuits étoilées dont personne ne parle. Il ne faut pas parler pour une catégorie de détenus bien définie, sinon c'est du favoritisme (Ferziyate). stop. Radioscopie. Tiens, ASWAT b'la ghouat fait de la politique. Avec «Voix d'Afrique» nouvelle grille, Leïla Ben Lablali s'intéresse à l'actualité du continent. C'est bien de s'intéresser à des contrées lointaines qui ne nous sont pas étrangères, mais il ne faut pas que ça se transforme en rendez-vous musical, comme l'avait fait autrefois l'ex-RTM chaîne inter qui a fait la nique à Badinter et autres défenseurs des Droits de l'Homme, en se contentant de percussions et de Kora avec la fameuse émission «Macumba»… stop. Chakib Ben Moussa, selon un texte paraphé par ses soins, fixe au moins 15 % des ressources des collectivités locales aux programmes d'animation dans le territoire qui relève de leurs compétences. A noter que les communes et autres collectivités locales prévoient dans leur budget l'affectation d'une dotation aux associations œuvrant dans les domaine culturel, social et sportif. Comme quoi «Ghir li mabghach icharek». stop. Le journal «Le Monde» censuré le 22 et le 23 octobre fait la une, la 2 et la 3 des quotidiens et des hebdos qui attendent la fin de la semaine pour revenir sur les faits du jour, du lundi au jeudi, sans apporter la moindre réflexion et sans le moindre souci de complément. En fait, ce n'est pas la première fois que ce journal autrefois dirigé par Beuve-Dery est indésirable ici. Il fut un temps où «Le Monde» ne faisait pas de cadeaux dans les années 70 au pays de la tolérance. Il fut même maudit par la censure du temps de Bouazza El Hafer qui relisait les gros titres de «L'Opinion» avant de donner son feu vert entre deux pots au café Majestic. En ce temps-là, les lecteurs d'Escarpit, Colette Godard et autre Syrius, se rabattaient sur «Le Figaro», le canard des généraux. Aujourd'hui, dès qu'un Plantu se plante sur un sujet qui dépasse ses plantations, on crie au scandale. Le même Plantu qui s'est rendu au Maroc pour assister à une journée d'étude sur la caricature… Un voyage inimaginable à Damas, à Oran ou à Monastir. Mais qu'on se rassure, le Maroc organisera d'autres rencontres sur la liberté d'expression. stop. Selon Radio-Médina qui n'est pas toujours à côté de la plaque, Richbond va fusionner avec Dolidol. L'éventuel mariage entre les deux stars de la literie passionne les bulletins économiques. Pour les autres observateurs, cette fusion qui ne touche pas la religion… ne les empêche pas de dormir… stop. L'affaire du musée Lahrichi qui a été volé par son propre employé (suite). 3 tableaux du peintre Toumi, dont on avait déjà falsifié la signature dans une affaire de faux et usage de faux, viennent d'être rapportés à la rue Sidi Bourezouk. Celui qui avait acheté des tableaux volés qui ont fait le tour de la presse a préféré rendre ces biens mal acquis à leur propriétaire. Le revendeur identifié est actuellement dans le point de mire de la PJ de Rabat. Affaire à suivre, mais, contrairement à ce qu'on écrit ici et là, ce n'est pas la première fois qu'on note un vol de ce genre à Rabat. Il y a eu pire. stop. Les échos de l'Hexgone. Frédéric Mitterrand a pris un coup de vieux. Il marche le dos courbé et n'écoute ni Julien Courbet ni Radio Nova. Il serait bien au Secrétariat des personnes âgées à côté des naufragés. Mais il était tellement bien à la Villa de Rome loin des faiseurs de pogrom parisiens qui lui cherchent la petite bête. S'il dépasse le 31 décembre – avec toutes les flèches qu'il reçoit – il n'aura plus qu'à se recycler sur Punk TV où on le voit à la place de la speakerine magnanime… stop. Hugues Auffray qui ne fait pas ses 80 ans, quatre vingt balais qui auraient envoyé Montserrat Cabalé à l'opéra du Pas-de-Calais, vient de rendre hommage à Bob Dylan. S'il avait choisi le DJ Bob Sinclair qui lève des millions au Pacha de Marrakech, certains auraient crié à la trahison… stop.