Les agriculteurs marocains anticipent des dommages importants sur les cultures et les exportations de fruits et légumes, notamment les tomates, en raison des conditions climatiques extrêmes. Le Maroc, comme de nombreux d'autres pays, est confronté aux défis croissants du changement climatique. Récemment, le Royaume a été frappé par des conditions météorologiques extrêmes, avec des températures en hausse inhabituellement élevées. Dans certaines régions, le thermomètre a grimpé jusqu'à des niveaux sans précédent, atteignant jusqu'à 50 degrés Celsius. Cette situation a des conséquences profondes sur l'agriculture marocaine, un secteur crucial pour l'économie nationale.
En effet, les agriculteurs marocains, qui sont déjà aux prises avec les effets du changement climatique, constatent déjà les « dommages » causés par cette vague de chaleur. Les cultures sont en souffrance, les rendements diminuent et certaines plantes montrent des signes de stress thermique. Les agriculteurs craignent que ces conditions extrêmes n'aient un impact majeur sur la campagne en cours et sur leurs revenus.
Un autre défi majeur auquel les agriculteurs font face est la pénurie de nouvelles graines. Alors qu'ils cherchent à résoudre les problèmes des plantes en utilisant des variétés plus résistantes à la chaleur, ils se heurtent à une pénurie de semences capables de prospérer dans ces conditions extrêmes. D'où la nécessité d'une recherche agricole continue pour développer des cultures résilientes au climat.
Les effets de ces conditions climatiques préoccupantes ne se limitent pas seulement aux champs, mais touchent également les marchés internationaux. Le Maroc est un important exportateur de fruits et légumes, notamment les tomates, vers les marchés européens et d'autres régions du monde. Les fluctuations des conditions climatiques ont des répercussions sur la quantité, la qualité et le coût des produits agricoles exportés.
L'impact de ces conditions météorologiques extrêmes est aggravé par la sécheresse persistante. Dans ce contexte, le ministère de l'Equipement et de l'Eau a récemment annoncé que le taux de remplissage des barrages du Royaume avait atteint un niveau alarmant de 29,5%, au 27 juillet, en baisse par rapport aux semaines précédentes. Les vagues de chaleur et le manque de pluie sont cités comme les principales raisons de cette baisse, ce qui soulève des préoccupations quant à la disponibilité de l'eau pour l'irrigation et la gestion des cultures.
La croissance des exportations de tomates du Maroc illustre à la fois l'importance du secteur agricole pour l'économie du pays et les défis auxquels il est confronté. Pour rappel, le Maroc est passé, en 2022, à la troisième place mondiale des exportateurs de tomates, dépassant des pays tels que l'Iran et l'Espagne. Cependant, cette croissance est accompagnée de préoccupations croissantes concernant les fluctuations des prix et la sécheresse persistante.
Le regard des experts sur l'impact de la canicule sur la production des tomates
Les experts en agriculture s'accordent à dire que les vagues de chaleur et la sécheresse ont un impact significatif sur la production des tomates. Selon des spécialistes, contactés par nos soins, les températures élevées et le manque d'eau provoquent un stress thermique sur les plantes, ce qui affecte leur croissance, leur développement et leur rendement. De même pour la qualité et la taille des fruits qui peuvent également être altérées, ce qui aura un effet négatif et néfaste sur les exportations.
D'autre part, ils mettent en garde contre les risques de maladies fongiques et bactériennes qui prolifèrent dans des conditions chaudes et humides, ce qui peut causer des pertes importantes dans les cultures de tomates. Ils recommandent des stratégies d'irrigation efficaces et l'utilisation de techniques de culture résilientes pour atténuer les effets de la canicule. Les experts mettent en lumière les défis complexes que pose la canicule sur la production de tomates et d'autres cultures au Maroc. Ils soulignent l'importance de l'adaptation des pratiques agricoles et de la recherche de variétés résilientes au climat pour atténuer les effets néfastes du changement climatique sur l'agriculture du pays.