Le ministère espagnol de l'Intérieur a saisi l'Audience nationale, l'instance juridictionnelle compétente en la matière, pour obtenir l'autorisation d'expulser l'un des condamnés dans les attentats de Barcelone, ayant fait 16 morts à Barcelone et à Cambrils, en août 2017, rapportent les médias espagnols. Il s'agit de Said Ben Iazza, condamné à huit ans de prison dans ladite affaire pour complicité, ayant été convaincu de collaboration avec les terroristes auteurs du massacre, « en leur procurant un véhicule et des papiers».
Le coupable, a été libéré sous caution en septembre 2021, après avoir passé près de quatre ans en détention préventive, soit la durée maximale définie par la loi. Cette libération avait toutefois été assortie d'une série de mesures pour empêcher sa fuite, notamment la privation de son passeport et l'interdiction de quitter le territoire espagnol. D'autant plus que, comme indiqué par le journal El Pais, « son affaire n'est pas encore close ».
De son côté, La Direction générale de la police a révélé avoir acquiescé à ladite procédure, en ouvrant la voie à l'expulsion de Said Ben Iazza, condamné « pour sa participation à des activités portant atteinte à la sécurité nationale de l'Espagne ».
Elle a rappelé à cet égard que, l'homme en question a fait l'objet d'une arrestation, cinq jours seulement après les attentats à Castellón, lieu de son travail au moment des faits.
Le jugement, qui n'est pas encore définitif du fait que la Cour suprême n'en a pas encore statué, avait établi que Ben Iazza « avait prêté une camionnette et ses papiers pour que la cellule terroriste puisse acheter du matériel destiné à la fabrication des explosifs ».
Quant à l'accusé, il avait nié toute implication ou collaboration avec la cellule, en admettant cependant reconnaître deux autres individus ayant participé à l'attentat, pour la simple et unique raison, dit-il, qu'ils étaient des « clients de la boucherie dans laquelle il travaillait ». Il faisait référence à Younes Abouyaacoub, et Mohamed Hichamy, chef de la cellule qui a attaqué Cambrils.
L'Audience nationale a décidé la comparution de toutes les parties au dossier, y compris les victimes du drame, pour bien évaluer le bien-fondé de cette demande. Celle-ci a d'ailleurs été contestée par José Antonio Bitos, avocat du syndicat USPAC (le syndicat espagnol de la police). Selon lui, l'expulsion d'une personne ayant participé à des actes terroristes, ayant fait 16 morts et des centaines de blessés, signifie qu'elle se soustrait de facto à la justice, « puisqu'elle n'aura purgé que la moitié de la peine prononcée », précise le média.