Les frères Abouyaacoub, Younes et Houssein avaient été enterrés en secret dans leur village natal de Mrirt, en décembre 2017, dans des tombes anonymes. Ils avaient fait couler beaucoup d'encre puisqu'ils étaient les auteurs des attentats de Catalogne, survenus les 17 et 18 août 2017 dans les villes de Cambrils et Barcelone. Depuis leur enterrement, qu'en est-il des effets sur les habitants de la ville dont ils sont originaires ? L'agence de presse espagnole EFE est partie à la rencontre des proches et des habitants de la ville de Mrirt pour évaluer la situation post attentats. Un des cousins des frères Abouyaacoub, Youssef, a accepté de parler en déclarant : « Ce qui est arrivé est arrivé, mais je vous assure que nous sommes toujours là et que tout est oublié ». Une bonne partie des Marocains résidant à Ripoll (ville où se trouvait le siège de la cellule terroriste derrière les attentats de Catalogne) sont originaires de Mrirt et envoient une bonne partie de leur fonds vers la ville minière de 50 000 habitants. Ils ont clairement été impactés suite aux attentats, comme en témoigne Hassan Esbaiy, un avocat de Mrirt, ancien résident de Ripoll qui a discuté avec beaucoup de Marocains à ce sujet: « Il y a des Marocains qui ont perdu leur emploi, beaucoup d'Espagnols associent [les compatriotes] au terrorisme et par conséquent les Marocains sont enfermés dans leur monde », déplore-t-il. Ce dernier a visité la ville de Ripoll et a remarqué qu'un « mur » s'était érigé entre les Marocains et les Catalans « comme si le dialogue a été rompu ». Les Marocains de Ripoll en vacances à Mrirt ce mois d'août 2018 ont refusé de témoigner sur la situation des ressortissants marocains depuis les attentats de Catalogne. Le 17 août 2017, une camionnette conduite par Younes Abouyaaqoub fonce dans la foule sur une des avenues les plus fréquentées à Barcelone, la Rambla. L'attaque a causé 15 morts et une centaine de blessés. Le lendemain soir, une voiture fonce dans la foule à Cambrils et tue une personne. Le véhicule crashe une voiture de police, s'ensuit un échange de tirs avec les forces de l'ordre qui vont réussir à abattre cinq terroristes. Les attaques ont été revendiquées par l'organisation terroriste Etat islamique. Un sixième assaillant de Barcelone a été abattu par les Mossos d'Esquadra (police catalane) après quatre jours de traque.