A deux semaines de l'arrestation à Meknès de 14 accusés pour extorsion de fonds en bande organisée au préjudice de marchands ambulants semant une terreur indescriptible, un vaste coup de filet mené par la brigade régionale de la police judiciaire de Fès, en coordination avec la Direction Générale de la Surveillance du Territoire a permis une nouvelle fois d'interpeller 22 suspects âgés de 22 à 52 ans pour les mêmes motifs. Tous les ingrédients de l'extorsion (Ztata) sont mis en œuvre, violences, menaces, contraintes morales et physiques afin d'obtenir, par la force, une redevance « Itawat » pour pouvoir occuper une place au marché. Du coup, les marchands se retrouvent devant un dilemme épouvantable : payer ou partir, et bien sûr se taire au risque de représailles. Apparemment certains marchands auraient trouvé le courage de dénoncer ces énergumènes sans foi ni loi. L'intervention de la brigade régionale, coordonnée et simultanée, a eu lieu dans la plupart des quartiers de la cité ismaïlienne, notamment à Hamrya, Sidi Bouzekri, la place historique El Hédim. Les accusés sont pris en flagrant délit d'extorsion. Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que ces redevances sont payées par les marchands, terrorisés, de façon périodique. Un vrai système de « Ztata » mis en place pour pouvoir exercer leurs activités commerciales. En plus des différentes extorsions, les mis en cause exploitaient certaines places publiques pour y installer des parkings illégaux et extorquer des sommes d'argent aux citoyens, chauffeurs et professionnels de transports publics. Les mis en cause sont placés en garde à vue, à la disposition de l'enquête judiciaire supervisée par le parquet afin de mettre au clair les tenants et aboutissants de cette affaire qui continue d'émouvoir l'opinion publique.