La rencontre du jeudi 6 avril qui a réuni le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, et les quatre syndicats les plus représentatifs des pharmaciens n'as apparemment pas abouti à l'absorption de la colère des concernés. Ainsi, les pharmaciens maintiennent la grève nationale prévue le 13 avril courant pour protester contre une éventuelle réforme du décret relatif à la fixation des prix des médicaments, les conclusions du rapport de la Cour et des Comptes et la détérioration de la situation financière des professionnels. Détails Dans une tentative de désamorcer la colère qui secoue le corps pharmaceutique surtout après la publication du rapport de la Cour des Comptes qui s'est montré critique des marges que réalisent les pharmaciens, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, s'est réuni le jeudi 6 avril à Rabat avec les représentants des centrales syndicales du secteur de la pharmacie suite à leur annonce de grève nationale. Toutefois, les aboutissants de cette rencontre semblent moins convaincants pour les pharmaciens qui maintiennent leur décision de grève. Dans un communiqué conjoint datant de ce vendredi 7 avril, les centrales syndicales ont affirmé qu'après une autre réunion de leurs représentants des pharmaciens, il a été décider de ne pas renoncer à la grève nationale, du fait que la rencontre avec le ministre reste préliminaire, et que l'étendue de l'implication du ministère dans le traitement du dossier revendicatif des pharmaciens n'est pas encore clair. Ainsi, elles se disent prêtes à revoir leur programme de grève avec l'ensemble des syndicats locaux, notamment la grève de deux jours consécutifs annoncée précédemment et dont la date n'a pas encore été fixée, si le ministère interagit favorablement, dans les prochains jours, avec leurs revendications. Marge de bénéfice, prix des médicaments...au menu de la réunion Actualité oblige, la polémique autour des marges bénéficiaires des pharmacies sur la vente des médicaments a été au centre de la réunion entre le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, et des représentants des centrales syndicales du secteur. À ce sujet, qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps, le ministre a reconnu que la comparaison faite par la Cour des comptes en ce qui concerne les marges de bénéfice du pharmacien d'officine au Maroc et dans d'autres pays n'est pas tout à fait « juste » ni « équitable ». Et pour cause, le pharmacien dans d'autres pays bénéficie, contrairement au Marocain, d'autres revenus supplémentaires hors la marge du médicament, notamment des indemnités de substitution, des indemnités de vaccination et de dépistage, indemnité de prolongation d'ordonnance d'autres. Khalid Ait Taleb a de même précisé que la marge de bénéfice du pharmacien d'officine est de 33,9 % du Prix public de vente (PPV) pour la première tranche, sachant que ce pourcentage diminue pour les autres tranches du prix du médicament. Tout en reconnaissant que le secteur passe par une période de crise, le ministre a affirmé que près de 3.000 pharmaciens vivent dans des conditions économiques difficiles, soulignant qu'une réforme est en train d'être menée pour accompagner le développement du secteur. Lors de la même réunion, le ministre a de même déploré le blocage de la tenue de nouvelles élections du Conseil de l'Ordre des pharmaciens malgré les appels insistants sur l'importance d'organiser la profession. De plus, le ministre a rappelé que les composantes du prix du médicament sont multiples, précisant que le volet dont parle le gouvernement ne concerne pas la marge de bénéfice. Sur ce sujet, les discussions sont en cours entre la tutelle et les professionnels du secteur autour d'un texte visant la baisse des prix de certains médicaments. Il est à noter que les revendications des pharmaciens s'articulent autour de l'impératif de lutter contre la vente de médicaments hors officines et de passer par le circuit conventionnel, en l'occurrence le laboratoire, le distributeur puis le pharmacien.