Hausse des coûts des intrants, frais de fret et de transport, désorganisation des chaines d'approvisionnements, persistance d'un contexte économique inflationniste, autant de contraintes dues à l'impact de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine qui mettent à mal un secteur considéré, à juste titre, comme l'un des fleurons de la dynamique économique de notre pays. Pour apporter quelques éléments de réponse à cette problématique et avancer certaines propositions pour redynamiser un secteur qui souffre, une rencontre initiée par le bureau régional de Fès-Meknès de la Fédération Nationale du Bâtiment et Travaux publics (FNBTP) sous le thème « Secteur du BTP : Etat des lieux et perspectives face à la conjoncture actuelle » a dressé un tableau mitigé sur l'avenir du secteur. Pour les professionnels du secteur, le gouvernement a été proactif en promulguant une série de réformes juridiques et organisationnelles pour plus de transparence dans le secteur du BTP, surtout la révision de certains textes applicables aux marchés publics. L'une des mesures phares reste l'adoption de la « meilleure offre, qui privilégiera dorénavant la « qualité » au lieu d'opter, comme à l'accoutumée, pour « le moins disant ». Une pratique qui a montré ses limites. La recherche du plus bas prix a impacté la qualité de certaines réalisations tout en accentuant la faillite de plusieurs entreprises. Les professionnels ont d'ailleurs souligné que le Maroc est l'un des rares pays du continent à pouvoir compter sur ses propres entreprises pour la réalisation de ses infrastructures. Elles ont acquis une expertise et un savoir-faire reconnus qui offrent au pays une certaine autonomie dans ce domaine. A noter que cette rencontre aura permis aux professionnels du secteur de dresser un état des lieus sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés au niveau national et régional, en cette période caractérisée surtout par une augmentation des coûts de production qui pourraient impacter le développement du secteur et donc les emplois offerts. La rencontre ambitionne d'ailleurs de pouvoir redynamiser le secteur à travers le renforcement de partenariats avec les établissements publics et les institutions professionnelles dans l'objectif de soutenir les entreprises régionales et d'assurer leur pérennisation. En chiffres, le secteur du BTP c'est 10% de la population active au Maroc, soit plus de 1,2 million de postes d'emploi. C'est aussi 6% du Produit Intérieur Brut (PIB) et un chiffre d'affaires estimé à plus de 60 milliards de dirhams. Hassan BENMAHMOUD