Le Maroc milite, désormais, pour que le continent africain décroche deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et trois autres non-permanents, tout comme les autres continents. A l'heure où l'Asie et l'Europe dispose chacune de deux sièges au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Afrique qui constitue la deuxième plus grande population mondiale et le deuxième plus grand continent au monde n'y siège pas en tant que continent à part entière. C'est dans la perspective de mettre à terme à cette réalité désolante, qui ne prend pas en compte les avancées du continent africain ni ses perspectives d'évolution, que le Maroc a réitéré, jeudi dernier, devant l'Assemblée générale de l'ONU la revendication de l'Union Africaine qui consiste à ce que le continent-mère soit représentée, au futur Conseil de sécurité, par deux sièges permanents et deux autres non-permanents. Mais pas que. Le Royaume a plaidé également à ce que les deux sièges aient un droit de veto, juste comme les autres membres. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que l'Afrique réclame une place égale aux autres continents au CS. En décembre dernier, les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avaient adopté une résolution réclamant deux sièges permanents pour le continent au sein de l'instance exécutive des Nations Unies. Presque la même revendication a été rappelée, récemment, par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à l'ouverture du sommet de l'Union africaine à Addis Abeba lorsqu'il a plaidé pour un siège au Conseil de sécurité de l'ONU. D'ailleurs, cette série de revendications n'échappent pas à la volonté du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Pour lui, ca reste « la plus grande injustice existante au Conseil de sécurité » qui s'explique par le contexte qui a marqué la constitution du Conseil. « Lorsque le Conseil de sécurité a été formé, il y avait très peu de pays africains indépendants. Nous avons donc aujourd'hui un Conseil de sécurité qui correspond à une réalité qui n'est plus celle du monde d'aujourd'hui», a-t-il rappelé. Il est à noter qu'un organe composé de 10 pays africains (Algérie, Libye, Sénégal, Sierra Leone, Namibie, Zambie, Kenya, Ouganda, Congo et Guinée équatoriale) a été constitué par l'Union Africaine. Cet organe aura pour mission de suivre de prés la demande de l'UA afin de garantir une meilleure représentation de l'Afrique au CS.