«En réponse aux attentats terroristes meurtriers à Jérusalem, le cabinet politique et de sécurité a décidé à l'unanimité de légaliser neuf colonies en Judée-Samarie», nom utilisé par Israël pour désigner la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, indique un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. «Ces colonies existent depuis de nombreuses années, certaines d'entre elles depuis des décennies», poursuit le communiqué. Celles-ci, dites, «sauvages», ont pourtant été construites sans autorisation du gouvernement israélien. «De plus, le Conseil de planification supérieur de l'administration civile, se réunira dans les prochains jours pour approuver la construction de nouveaux logements dans les colonies existantes» en Cisjordanie occupée, est-il précisé. «Le Cabinet de sécurité a adopté d'autres mesures dans le cadre de la lutte déterminée contre le terrorisme», notamment de renforcer la présence des forces de sécurité à Jérusalem, poursuit en outre le communiqué. Plus tôt dimanche, lors d'une réunion de son gouvernement, Benjamin Netanyahu avait annoncé vouloir «renforcer la colonisation», toujours illégale selon le droit international. Plus de 475.000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie occupée, où vivent 2,8 millions de Palestiniens. Le Premier ministre a également annoncé que son gouvernement souhaitait soumettre à la Knesset (le parlement) cette semaine une loi pour «déchoir de la nationalité (israélienne)» et expulser les résistants palestiniens. Ces mesures s'appliqueront aux Arabes israéliens (descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat d'Israël en 1948) ainsi qu'aux Palestiniens ayant le statut de résidents d'Al Qods.
L'AP met en garde contre une escalade de la violence
Ces annonces surviennent dans un contexte de flambée de violences israélo-palestiniennes. Depuis le début de l'année, le conflit a coûté la vie à au moins 46 Palestiniens (parmi lesquels des combattants et des civils, dont des mineurs), neuf civils israéliens (dont trois mineurs), et une Ukrainienne, selon un décompte réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. L'Autorité palestinienne a averti que la décision du Cabinet de sécurité israélien de légaliser neuf avant-postes en Cisjordanie et de renforcer les mesures de sécurité à Jérusalem, conduirait à une escalade de la violence. Par la voix de son porte-parole, l'Autorité palestinienne a déclaré "condamner et rejeter" ces mesures, affirmant que ces décisions "sapaient les efforts américains et arabes" et qu'elles constituaient "une provocation envers le peuple palestinien". "Les actions unilatérales sont rejetées conformément aux résolutions internationales et aux accords bilatéraux", a ajouté Ramallah, affirmant que "toutes les colonies sont illégales et violent le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies." Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a lui aussi dénoncé ces décisions qu'il a qualifiées de "recette pour l'escalade" et de "menace pour l'existence palestinienne". Réitérant que "toutes les colonies sont illégales", il a exhorté l'ONU et les Etats-Unis à intervenir pour mettre fin "aux actions unilatérales qui compromettent la solution à deux Etats".
Mise en garde US contre l'expansion des colonies
Le secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP, Hussein al-Sheikh, a pour sa part indiqué que les dirigeants palestiniens examineraient les moyens de répondre aux décisions israéliennes. "Ces décisions sont considérées comme une guerre ouverte contre le peuple palestinien. Elles nécessitent une intervention internationale immédiate et des décisions contraignantes obligeant l'occupation à cesser son agression", a déclaré Hussein al-Sheikh dans un communiqué. Condamnation également du ministère palestinien des Affaires étrangères, pour lequel ces mesures constituent "une escalade dangereuse de l'agression et une guerre ouverte contre les Palestiniens et Al Qods" ne pouvant mener qu'à une "explosion". Il a à son tour appelé les Etats-Unis à intervenir. Le mois dernier, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait mis en garde contre l'expansion des colonies lors d'un voyage dans la région. Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a également annoncé un renforcement de la présence sécuritaire dans la partie orientale de Jérusalem annexée par Israël, théâtre de deux récentes attaques meurtrières visant des civils. Frappes aériennes israéliennes sur Gaza Israël a mené dans la nuit de dimanche à lundi des frappes aériennes contre un complexe militaire du Hamas à Gaza, en réponse à une roquette tirée à partir du territoire palestinien. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré qu'une personne avait été tuée lors d'un raid mené avant l'aube par l'armée israélienne à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, théâtre de violences quasi-incessantes depuis un an. L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires concernant cette frappe. Mais à Gaza, elle a déclaré avoir frappé "un complexe souterrain contenant des matières premières utilisées pour la fabrication de roquettes appartenant à l'organisation terroriste Hamas". Les frappes ont été menées "en réponse au lancement samedi de roquettes depuis Gaza vers Israël", a ajouté l'armée dans un communiqué. Après les frappes israéliennes, des sirènes ont retenti dans les communautés proches de la frontière de Gaza, a indiqué l'armée. Aucune victime n'a été signalée à Gaza ou en Israël à la suite de cette dernière série de tirs de missiles.