A quelques mois des élections municipales en Espagne, prévues en mai, Vox, parti d'extrême droite, agite à nouveau la «menace» que représenteraient les Marocains naturalisés Espagnols. La formation radicale y voit un «complot insidieux», au motif que ces Marocains ne renoncent pas à leur nationalité d'origine, contrevenant ainsi à l'article 23.b du code civil. Le média espagnol Europa Press a rapporté, mercredi, que les affidés de Santiago Absacal ont exigé la comparution, devant la Chambre basse du Parlement, du ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska afin de donner des explications sur ce sujet.
Vox invoque le fait qu'en 2021, le nombre d'étrangers ayant acquis la nationalité espagnole par résidence a dépassé les 200.000 personnes, dont 59.212 sont d'origine marocaine, ajoute la même source. Il est à rappeler que les députés espagnols avaient infligé, en février 2022, un camouflet à Vox. Sa proposition visant à durcir les conditions d'obtention, particulièrement des Marocains, de la nationalité espagnole a été massivement rejetée par les groupes parlementaires, la jugeant «raciste» et «xénophobe».
La formation d'extrême droite avait notamment exigé une résidence de 15 ans pour les requérants, au lieu des 10 années en vigueur actuellement. La maîtrise de la langue espagnole, attestée par un document officiel, et un examen écrit portant sur les connaissances par les demandeurs des textes constitutionnels et des données historiques et culturelles de l'Espagne, étaient deux autres prérequis réclamés par Vox.
Le même média a indiqué que Vox veut également savoir si le nombre d'attributions de la nationalité correspond au même nombre de renonciations à la nationalité d'origine, en s'interrogeant sur les mesures qui allaient être prises pour «éradiquer la fraude» et pourquoi elles n'ont pas été adoptées auparavant.
Selon ce parti, le cas des Marocains ne serait pas isolé, en faisant «des pratiques frauduleuses récemment découvertes concernant l'acquisition de la nationalité espagnole au profit de personnes d'origine cubaine».
Dans ce contexte, le parti demande au ministère de tutelle de donner des explications sur «l'accélération inhabituelle» des procédures qui touchent aussi les Chiliens, les Boliviens et les Vénézuéliens. Il demandant également des clarifications concernant le nombre de Cubains ayant acquis la nationalité espagnole au cours de cette législature et le nombre de personnes arrêtées pour falsification de documents en lien avec la naturalisation.
Depuis le retour à la normalité dans les rapports entre le Maroc et l'Espagne, le gouvernement ne cesse de faire valoir ses choix de bon voisinage et de relance de la coopération avec le Maroc, réfutant le discours de surenchère extrémiste du parti Vox. D'ailleurs, la Réunion de Haut Niveau, prévue en février, s'annonce comme un nouveau jalon dans la coopération bilatérale entre les deux pays.