Le ton belliqueux de Vox à l'endroit du Maroc peine à rallier les autres formations politiques en Espagne. En témoigne, le rejet par le Parlement de Ceuta d'une proposition, présentée début janvier, par l'antenne locale de la formation d'extrême droite, conditionnant l'octroi de contrats publics dans le secteur de la restauration à l'utilisation exclusive de «produits d'origine espagnole ou de l'Union européenne». Un texte qui visait principalement les produits agricoles du Maroc. Hier, lors de l'opération de vote, les représentants du Parti populaire, du PSOE, du Mouvement de la Dignité et la Citoyenneté et de Caballas, se sont unis pour enterrer l'initiative, consacrant ainsi l'isolement de Vox sur l'échiquier politique local. Le porte-parole du gouvernement, que préside Juan Vivas, a condamné la proposition de Vox, la qualifiant de «honte» et «discriminatoire pour les entreprises qui importent d'autres pays». Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'obsession marocaine des fidèles de Santiago Abascal subie un revers. Ainsi le 22 novembre, la Commission des Affaires étrangères du Sénat, a rejeté une proposition de Vox, exigeant de «ne pas céder au chantage du Maroc» et renforcer «la protection des frontières de Ceuta et Melilla et des eaux des Iles Canaries». Un camouflet qui s'ajoute à celui infligé, le 13 octobre dernier, par la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse du Parlement espagnol. Les députés avaient alors ignoré l'appel de Vox à prendre «des mesures urgentes pour faire face aux menaces du Maroc» et «freiner l'érosion des capacités militaires» de l'Espagne.