Le ton belliqueux de Vox à l'endroit du Maroc peine à rallier l'adhésion des autres formations politiques en Espagne. En témoigne, ce lundi 22 novembre à la Commission des Affaires étrangères du Sénat, le rejet d'une proposition de la formation d'extrême droite, visant à «ne pas céder au chantage du Maroc» et à «la protection des frontières de Ceuta et Melilla et des eaux des Iles Canaries». L'examen de cette initiative législative a donné l'occasion au PSOE de défendre à nouveau le «bon voisinage» avec Rabat. Son sénateur, Rafael Lemus a dénoncé une proposition «agressive, capricieuse et belliqueuse» dont le principal objectif est «de provoquer des tensions et de rendre les relations avec le Maroc conflictuelles», rapportent des médias ibériques. Le socialiste a souligné que la décision du royaume «d'élargir ses frontières maritimes au détriment des eaux canariennes est une question qui doit être réglée sur la base du droit de la mer et devant les instances internationales». Un sénateur du Parti Mas Madrid (extrême gauche) s'est opposé aussi à la motion de Vox mais pour d'autres raisons. Pablo Gómez a déploré que le texte des fidèles de Santiago Abascal ait fait l'impasse sur «la répression contre le peuple sahraoui» et n'a pas demandé à l'Espagne de «mettre un terme à sa participation au pillage du Sahara occidental». Pour rappel, le 13 octobre dernier, la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse du Parlement espagnole avait rejeté une autre proposition de Vox, exigeant de prendre «des mesures urgentes pour faire face aux menaces du Maroc» et «freiner l'érosion des capacités militaires» de l'Espagne.