Le dernier trimestre 2022 n'a pas connu une variation significative par rapport aux précédents. Cependant, la croissance durant le T1-2023 serait portée par le redressement des activités agricoles conditionné par le retour à la normale des conditions pluviométriques et la poursuite du raffermissement des services. Telles sont, entre autres, les principales indications du dernier point de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Grille de lecture. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier sa note de conjoncture pour le quatrième trimestre 2022 et les perspectives pour le premier trimestre 2023. Contrairement à l'exercice précédent, l'année 2023 s'annonce sous de bons auspices selon les analyses du HCP puisque celle-ci connaitra l'accélération de la croissance économique pour atteindre 3,4%, en variation annuelle, au lieu d'une hausse de 0,3% au cours de la même période de l'année antérieure, lit-on dans ce document.
Qu'en est-il pour le dernier trimestre 2022. Dans son point de conjoncture, le HCP indique que l'économie nationale aurait affiché une croissance de 1,4%. Ce chiffre tient compte des estimations sectorielles et des indicateurs collectés jusqu'à fin décembre 2022, explique-t-il. Ainsi la valeur ajoutée agricole aurait affiché une diminution de 15,9%, au lieu d'une hausse de 17,8% un an auparavant, en variation annuelle.
Pour ce qui est des prix à la consommation, le HCP relève qu'ils auraient poursuivi leur ascension au même rythme d'évolution que le trimestre précédent, soit +8,1%, en variation annuelle, au lieu de 2,5% enregistré un an plus tôt. Pour le HCP, cette stabilité du rythme aurait résulté d'une légère détente des prix des produits non-alimentaires, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2021, passant à +4,3% au lieu de +4,5% enregistré au trimestre précédent, alors que les prix des produits alimentaires auraient accéléré de 14,1%.
Pour ce qui est de l'inflation, le rapport fait observer que sur l'ensemble de l'année 2022, l'inflation globale devrait atteindre 6,6% et sa composante sous-jacente s'établirait à 5,8%, après 1,7% en 2021. Cependant, l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l'intervention de l'Etat et les produits à prix volatils, aurait, pour sa part, poursuivi son envolée pour atteindre +7,4%, après +6,7% au trimestre précédent et +2,9% au cours de la même période de 2021, tirée par l'évolution encore dynamique de sa composante alimentaire et la remontée des prix des services qui y sont inclus.
Besoin de liquidité
Concernant la masse monétaire, tou[1]jours selon le HCP, elle aurait augmen[1]té de 5,6%, après 4,1% un trimestre auparavant, en glissement annuel. Tandis que le besoin de la liquidité des banques se serait creusé, à la suite d'une augmentation de la circulation fiduciaire durant le T4-2022. Quant à l'investissement des entreprises, il aurait légèrement ralenti, après un re[1]tournement à la hausse un trimestre plus tôt.
Du côté de la Bourse, le HCP note que le repli du marché des actions se serait prolongé au quatrième trimestre 2022, à un rythme plus prononcé. Les indices boursiers auraient enregistré une tendance nettement baissière, sous l'effet de la poursuite du repli des cours de plusieurs sociétés cotées, dans un environnement caractérisé par la poursuite de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, le ralentissement de la croissance économique nationale et la hausse des pressions inflationnistes. Dans ce contexte, l'indice MASI aurait régressé de 19,7%, en glissement annuel, après une baisse de 11,9% au troisième trimestre 2022 et la capitalisation boursière se serait dépréciée de 18,8%.
Pour revenir au premier trimestre, les indicateurs semblent encourageants bien que les perspectives de croissance au niveau mondial, durant la période citée, restent enclines à de nombreux aléas pouvant affecter l'activité économique à la hausse ou à la baisse, dont notamment les développements géopolitiques en particulier en Ukraine, la situation sanitaire en Chine, l'efficacité et la poursuite des soutiens budgétaires, les impacts du resserrement monétaire sur la consommation et l'investissement et la volatilité des marchés des matières premières.
Partant de ce constat, le HCP estime que la demande mondiale adressée au Maroc se modérerait, avec une hausse prévue à 3%, en variation annuelle, au lieu de +4,1% lors de la même période une année auparavant. Pour ce qui est de la contribution des exportations à la croissance nationale, elle se ralentirait, pour atteindre +2,4 points, au lieu de +6,9 points un trimestre auparavant.
Conditions pluviométriques
Sur un autre plan, le resserrement continu de la politique monétaire contribuerait, en revanche, à ralentir la demande des entreprises, souligne le HCP, mais la croissance de l'investissement se maintiendrait, grâce au renforcement du soutien des dépenses publiques. Dans l'ensemble, fait savoir le rapport, la demande intérieure verrait sa contribution à la croissance économique globale s'accroître, pour atteindre +3,2 points au premier trimestre 2023, au lieu de +0,8 point au cours de la même période de l'année antérieure.
Selon le HCP, la croissance durant le T1-2023, serait portée par le redressement des activités agricoles conditionné par le retour à la normale des conditions pluviométriques hivernales, et la poursuite du raffermissement des services. Ainsi, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait une hausse de 3%, en variation annuelle. Enfin, rapporte le HCP, la campagne agricole 2022/2023 a certes été caractérisée par un déficit pluviométrique de 69% aux mois d'octobre et novembre 2022, par rapport à la même période d'une année normale, mais le retour des précipitations en décembre avait entrainé une amélioration des réserves hydriques et ramené le déroulement de la campagne agricole vers son sentier d'évolution saisonnière. Des signes encourageants en perspectives.
Wolondouka SIDIBE Bon à savoir
Selon le HCP, l'économie mondiale aurait été secouée au quatrième trimestre 2022 par le resserrement successif et généralisé des politiques monétaires et le maintien de fortes pressions inflationnistes. La croissance économique aurait décéléré aux Etats-Unis, essentiellement du fait du durcissement de l'accès au crédit qui aurait affecté la consommation privée et l'investissement résidentiel. Dans la zone euro, l'activité aurait été moins dynamique, après avoir progressé de 2,3 au troisième trimestre 2022. Le niveau encore élevé de l'inflation aurait freiné la reprise des dépenses de consommation amorcée à la mi-2022. La demande des services se serait affaiblie, après avoir été particulièrement dynamique aux deuxième et troisième trimestres et les indicateurs relatifs aux nouvelles commandes dans le secteur manufacturier se seraient orientés vers la baisse. .Les principales économies émergentes auraient, pour leur part, pâti du ralentissement de la demande des pays avancés et du durcissement des conditions financières. Ainsi, l'activité industrielle aurait ralenti en Chine, dans un contexte de maintien des difficultés du secteur immobilier. Performance trimestrielle
Dans un récent rapport, l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux indique que la Bourse de Casablanca a clôturé le 4ème trimestre de 2022 (T4- 2022) en recul, son principal indice, le Masi, lâchant 7,69% à 10.720,25 points. Ainsi le Morocco Stock Index 20 (MSI20), qui reflète la performance des cours des 20 entreprises les plus liquides, a perdu 8,53% à 857,43 points, et le Casablanca ESG 10, indice de référence Environnement, Social et Gouvernance (ESG), a abandonné 7,01% à 805,04. Depuis le début de l'année, le Masi, le MSI20 et le Casablanca ESG affichent respectivement des contre-performances de -19,75%, -21,03% et -19,34%, lit-on dans ce document avant de relever qu'au terme de ce trimestre, seulement 4 secteurs ont terminé en hausse, alors que 19 ont fini en baisse. Concernant le secteur des boissons, il a réalisé la meilleure performance (+8,46%), suivi des «Mines» (+2,49%) et du «Transport» (2,33%). A l'opposé, souligne le rapport, le secteur «Ingénieries et Biens d'Equipements Industriels» (-21,67%) a accusé le plus fort repli, suivi de celui de la chimie (-19,24%) et celui de la Sylviculture & Papier (-18,63%). Dans ce contexte, le volume global des échanges au T4 s'est élevé à plus de 28,48 MMDH, dont 9,16 MMDH réalisés sur le marché central actions et 16,84 MMDH sur le marché de blocs (actions). Sur le podium des transactions des valeurs, Managem a été l'instrument le plus actif, s'accaparant 29,41% des transactions, soit 2,69 MMDH, suivi d'Attijariwafa Bank avec 1,14 MMDH (12,5%) et Itissalat Al-Maghrib avec 825,43 millions de dirhams (MDH (9%). Quant à la capitalisation boursière elle s'est chiffrée à près de 561,1 milliards de dirhams (MMDH). Pour ce qui est du front des valeurs, les plus fortes baisses ont été accusées par Delattre Levivier Maroc (-32,02% à 42,9 DH), Maghreb Oxygène (-29,74% à 244,75 DH), BMCI (-21,24% à 354,4 DH), Sonasid (-20% à 520 DH) et Alliances (-18,74% à 52 DH). Tandis que les plus fortes hausses de la semaine ont été l'œuvre de Stokvis Nord Afrique (+30,37% à 15,71 DH), Oulmes (+24,32% à 1.554 DH), Balima (17,02% à 165 DH), SMI (12,59% à 1520 DH) et IB MAROC.COM (+8,29% à 30,97 DH).