Hassan Moumen qui atterrit en équipe nationale alors qu'on attendait un Zaki, Hormat Allah, Troussier ou Romao; avouez que le choix de Ali Fassi Fihri a étonné plus d'un. Un défi, une aventure, un risque, une responsabilité; devant le devoir de répondre à l'appel de la Nation, Hassan monte le front. Ecoutons le. Q : Vous êtes là chez les Lions de l'Atlas alors que le train est en panne et que le double voyage de l'Afrique du Sud et de l'Angola s'éloigne un peu plus que prévu. R : Ma devise c'est qu'il ne faut jamais abdiquer. Jeter l'éponge, c'est pour les peureux, en plus, j'ajouterais qu'un Lion de l'Atlas ne s'avère jamais battu. Nos chances même minimes, on les défendra toujours avec bravoure et détermination. Le Maroc était le premier pays d'Afrique à concurrencer les puissants du monde pour l'organisation de cette Coupe du Monde en terre d'Afrique. C'est vrai le démarrage a connu des pannes et il suffit d'un déclic pour honorer nos engagements. On fera à ce que ce déclic puisse déclencher cette ferveur connue des Lions de l'Atlas. Ce n'est pas impossible, voilà une motivation morale qui n'a pas de prix , cela s'ajoute au sentiment de défendre crânement les couleurs du pays. Q : Un plan de relance, il y'a tout de même des contraintes. Comment vous allez réussir dans votre mission (dompter de nouveau les Lions de l'Atlas). R : Je crois qu'il n y'a pas 36 solutions. Un seul mot d'ordre : le travail. On est bien dans un groupe de joueurs professionnels qui savent leurs droits et obligations. On ne va pas voir dans le rétroviseur; le passé, il faudrait mieux l'oublier. Maintenant c'est une nouvelle ère qui commence et je peux vous dire que mon commando ira à Lomé et Libreville pour réussir dans sa mission. Renforcer le groupe et mobilisation de toutes les potentialités; c'est un challenge à défier. Une période de transition, je sais bien que ce n'est pas un cadeau mais avec le soutien et le savoir de mes amis Naciri, Ammouta et Sellami, on y arrivera. Q : Sans citer de noms de joueurs ; on remarque que certains joueurs brillent de mille feux dans leurs clubs alors qu'en équipe nationale, ça manque, si on ose dire, de ferveur et que sur le plan technique le mot “souder” est au abonné absent. R : C'est affaire d'adaptation, toutes statistiques données. On voit bien que les joueurs passent plus de temps dans leurs clubs qu'en équipe nationale. Un maximum de temps et un minimum de 30 matchs disputés ensemble. C'est synonyme d'homogénéité et d'automatismes gagnants. Ceci dit, si la sélection brésilienne ou autre ont su surmonter cet handicap; nous aussi, on s'investi dans ce chantier. Je ne vais pas fuir mes devoirs et je rappelle que si ça a réussi avec Feu Slimani et Bamous en 70; Baba et Faras en 1976, Bouderbala, Dolmy et Khairi en 1986; Bassir ,Camacho et Tahar en 98; il n'y a pas de raison de ne pas réussir avec la génération 2009. Des stages de courtes durées à la Maâmora, nous les exploitons à bon escient sachant que le gros du travail est axé plutôt sur la préparation psychologique et que ceux qui pensent à l'existence d'un manque de combativité ou à X joueur qui lève son pied, qu'ils se trompent. La valeur du onze national et la responsabilité qui m'a été confiée m'imposent une vigilance top. Q : Ah ! Cette équipe fringante de la CAN 2004 qui fait sortir de joie 36 millions de Marocains dans les rues; vous êtes d'accord avec moi; son niveau a beaucoup baissé …. le public se demande les raisons de ce recul. R : Un recul comme vous dites. La réponse, on doit la trouver auprès de la direction technique nationale qui doit nous éclaircir sur ce phénomène mais pour essayer de donner une explication à cette situation, je dirais que beaucoup de paramètres ont abouti à ce reflux entre autre le changement du staff encadrant, la malchance parfois , aussi cette mentalité des joueurs qui ne doit pas tomber dans des calculs de bas niveau; des joueurs d'Europe, du Golfe ou du bled. L'intérêt du groupe Maroc doit être placé au-delà de toutes considérations pour ne pas dire un objectif sacré. Q : Une rupture, un divorce, l'équipe ationale joue aujourd'hui dans des stades vides. Comment se fera la réconciliation ? R : vous savez le public est tributaire des bons résultats; on doit le comprendre. Je suis certain qu'en réussissant un bon résultat à Lomé (attention le Togo est à respecter); il y aura des supporters qui feront le déplacement à Libreville et si ça continue positivement, croyez moi qu'à Rabat, Casa, Fès et dans tous les coins du Royaume Chérifien, c'est l'amour fou qui reprendra sa place naturelle. Une relation joueurs/public; j'ai toujours rappelé à mes hommes pour qu'ils font l'effort de donner du plaisir à leurs supporters chiffrés maximum à 100 000 fans. Par contre, en équipe nationale, les choses changent; on ne parle pas du double ou le triple des 100 000 spectateurs; il s'agit de 36 millions d'âmes, un peuple et un Roi. Q : Dernier mot. R : La presse, 4ème pouvoir, je suis certain que le tir sera rectifié et que vous tous, vous allez nous aider à remonter la pente; de la motivation, elle n'est pas que matérielle. Elle est aussi morale, celle là, n'a pas de pri. Une critique constructive, on l'acceptera. Des encouragements, je vous dirais en mon nom personnel et au nom de tout le groupe Lions de l'Atlas, mille fois merci. N.B: Nous aussi on vous dira merci pour votre disponibilité (interview réalisée au début du mois de Ramadan)