Selon la société civile engagée dans la protection de l'environnement, ce sont des centaines de millions de litres d'eau qui sont annuellement consommés par les entreprises marocaines de lavage de voitures. D'où la nécessité de raisonner en termes de rationalisation. Le gaspillage de l'eau potable à Casablanca a fait l'objet, il y a quelques mois, de sanctions légales, le Conseil de la ville ayant interdit plusieurs actions, dont l'arrosage des espaces verts publics et privés, le lavage des voitures à l'eau potable ou au jet à haute pression, ainsi que le nettoyage à l'eau des rues, avenues et trottoirs. Mais depuis quelques jours, plusieurs propriétaires de stations de lavage de voitures à Casablanca ont rouvert leurs portes à leurs clients, plus de trois mois après la décision du Conseil de la ville de Casablanca interdisant ces agissements abusifs, faute d'alternatives plus respectueuses de l'environnement. Il suffit de se promener au hasard à travers les rues de la capitale économique pour se rendre de nouveau compte que la plupart des stations de lavage de voitures ont repris leur activité de façon normale, et ce, à partir de robinets d'eau potable, et que quelques-unes seulement d'entre elles sont dotées de puits qui leur permettent de se livrer à cette activité, sans nuire à l'approvisionnement en eau potable. Visiblement, très peu de tenanciers de garages de lave-auto ont tenu compte des conseils éco-responsables de la maire Nabila Rmili. Il importe de préciser que le Conseil avait préalablement adopté cette décision, sur la base de la note du ministère de l'Intérieur, qui a sollicité les gouverneurs et les travailleurs de l'administration territoriale pour affronter la crise de l'eau qui pourrait être vécue dans maintes régions, à la lumière du tarissement des barrages et de la sécheresse observée au niveau du Royaume, suite à l'absence de précipitations. Suite à la diffusion massive de cette circulaire, le Conseil a donc adopté, à la fin du mois de juillet, une kyrielle de mesures destinées à rationaliser la consommation des ressources en eau disponibles et à déployer tous les moyens pour ne pas les dilapider. Sont notamment dans le collimateur des interdictions le lavage des voitures et l'arrosage des espaces verts avec de l'eau potable, jusqu'à l'achèvement du projet de dessalement et de traitement des eaux usées, dont la mise en oeuvre a été postposée. Nous nous sommes entretenus avec des adjoints de la maire Nabila Rmili qui nous ont indiqué que le Conseil travaillait d'arrache-pied à la mise en place d'alternatives respectueuses de l'environnement et de l'écosystème, afin de préserver l'eau potable, telles que la publication d'appels d'offres pour la construction d'usines de recyclage des eaux usées avec une enveloppe financière de 180 millions de dirhams. On ne badine pas avec la loi La loi 10-95 sur l'eau oblige toute personne souhaitant creuser un puits, à la campagne ou en ville, dans une résidence ou dans un local industriel, à déposer une demande auprès de l'agence de bassin de son lieu de résidence. Il est bien certain que l'autorisation n'est pas délivrée gratuitement. En prenant en compte la préoccupation environnementale, plusieurs responsables administratifs à l'échelle locale ou régionale ont décidé de prendre le contrepied des opérateurs traditionnels en proposant le lavage avec des eaux non-potables.