Vendredi 29 octobre 2021, période où le régime algérien menait une intense campagne anti-Maroc visant à induire en erreur la communauté internationale et à influencer le vote du Conseil de Sécurité sur la Résolution 2602 prorogeant le mandat de la MINURSO, la Tunisie émettait déjà des signes avant-coureurs d'hostilité envers le Maroc. Mais à l'époque, le pays, dirigé aussi laborieusement que maladroitement, par Kaïs Saïed, était encore timide et s'est contenté de l'abstention au vote, pour montrer son obédience ou du moins son allégeance à l'Algérie, avec laquelle il partage plus de 1.000 km de frontières où les menaces terroristes ne manquent pas. Mais depuis, la Tunisie, qui vit une situation politico-sociale et économique inextricable, s'est fourvoyée avec le régime des généraux, multipliant les décisions hâtives par la voix de son président dont la présence remarquée lors de la célébration du soixantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, aux côtés du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, laissait clairement augurer le pire des scénarios. Celuici se réalise lorsque Tunis décide unilatéralement d'inviter les polisariens à la TICAD (forum de coopération Japon-Afrique), réservant même un accueil présidentiel au chef de la milice séparatiste. Nul n'ignore que cette décision inédite est d'architecture algérienne et que le pouvoir tunisien a les mains liées, du moment qu'il souffre encore d'une redoutable crise de légitimité, sans oublier la menace sécuritaire aux frontières avec la Libye, à laquelle le pays fait face. D'autant que 70% des besoins tunisiens en gaz naturel sont couverts par Alger, qui s'ajoutent à la manne touristique, laquelle frôle les 3 millions de visiteurs. C'est dire que le régime algérien pourrait facilement déstabiliser ce pays fragilisé, pris entre deux feux. Mais ceci ne justifie pas la prise de position dangereuse et, surtout, non-durable, prise par la présidence tunisienne, d'autant plus que le Maroc n'a jamais cessé de tendre la main amicale et coopérative à tous les pays du Maghreb. Dirigeants tunisiens, vous avez choisi le camp des généraux, qui ont démontré à maintes reprises qu'ils ne sont pas dignes de confiance... Gare à l'indigestion de sauce algérienne ! Saâd JAFRI