Huit Etats membres du Conseil de Sécurité de l'ONU ont exprimé, mardi, leur inquiétude face à ''la situation humanitaire désastreuse'', dans la ville yéménite de Taiz. La milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen a lancé des attaques coordonnées contre la ville assiégée de Taiz, menaçant de saper une fragile trêve négociée par l'ONU. Les Houthis ont bombardé les troupes gouvernementales avec des tirs d'artillerie, des armes lourdes et des drones explosifs sur les côtés nord-ouest, nord-est et nord de la ville avant de lancer trois attaques terrestres simultanées dans le but de prendre le contrôle de nouvelles zones. « Les attaques des Houthis ont déclenché de violents affrontements avec les troupes de l'armée nationale qui se sont terminés tôt mardi », a déclaré le colonel Abdul Basit Al-Baher à Arab News. Aux termes de la trêve, entrée en vigueur le 2 avril et prolongée le 2 juin, les Houthis et le gouvernement yéménite se sont engagés à travailler conjointement sur l'ouverture de routes à Taiz et dans d'autres provinces. Cependant, les Houthis continuent de résister aux appels locaux et internationaux pour mettre fin à leur siège de Taiz dans le cadre de la trêve, qui est entrée en vigueur début avril. Al-Baher a déclaré que la milice avait récemment déployé au moins 200 nouveaux combattants, chars et pièces d'artillerie à Taiz, se préparant apparemment à lancer d'autres attaques pour capturer le centre-ville aux forces gouvernementales. "La trêve n'est que de notre côté", a-t-il déclaré. "Les Houthis ne l'ont pas respecté et se préparent à une bataille longue et plus féroce à Taiz". Dans un communiqué commun publié par les représentants de l'Albanie, du Brésil, de l'Irlande, du Kenya, du Mexique, de la Norvège, des Emirats arabes unis et du Royaume-Uni, les huit pays ont appelé le groupe Houthi à "à ouvrir immédiatement les routes principales et à agir avec souplesse". Rétrécissement des espaces pour la société civile "Nous nous félicitons de la trêve négociée par l'ONU, qui est entrée en vigueur le 2 avril et de sa prolongation le 2 juin", indique le communiqué. "Nous réalisons que la trêve a atténué certaines souffrances auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes et filles au Yémen'', a-t-il poursuivi. Et la même source d'ajouter :''cependant, nous exprimons notre inquiétude quant à la fermeture des routes à Taiz, et nous appelons les Houthis à faire preuve de souplesse dans les négociations et à ouvrir immédiatement les routes principales''. D'après le communiqué, cette guerre a touché principalement les femmes et les filles au Yémen, victimes d'inégalités et d'injustice. ''Nous sommes profondément préoccupés par le rétrécissement de l'espace disponible pour la société civile au Yémen, où activistes ou militantes, journalistes, avocates et défenseuses des droits humains sont souvent la cible d'arrestations arbitraires, de harcèlement ou de représailles, en particulier de la part des Houthis'', a encore souligné la même source. Dans ce contexte, le communiqué a exhorté "toutes les parties au conflit à empêcher les violences sexuelles liées au conflit, tenir les auteurs pour responsables et de faciliter l'acheminement des aides humanitaires". Depuis près de 8 ans, le Yémen est le théâtre d'une guerre continue entre les forces fidèles au gouvernement légitime, soutenues par une alliance militaire arabe dirigée par l'Arabie saoudite voisine, et les Houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent de nombreux gouvernorats, dont la capitale, Sanaa, depuis septembre 2014.