Tel-Aviv rétropédale et reconnait sa responsabilité dans la liquidation de la journaliste palestino-américaine, Shireen Abu Akleh, par une balle de sniper. Selon Haaretz, qui cite un responsable israélien, un soldat israélien a tiré à environ 190 mètres de Shireen Abu Akleh. Le journal israélien Haaretz a cité un responsable israélien disant qu'un soldat israélien avait ciblé à environ 190 mètres la correspondante d'Al-Jazeera Shireen Abu Akleh. Il a ajouté que le soldat était assis dans une jeep armé d'un fusil à lunette télescopique. Le responsable israélien a également déclaré que le soldat accusé d'avoir assassiné Shireen Abu Akleh avait déclaré lors d'un interrogatoire qu'il ne l'avait pas vue, même si elle se trouvait à environ 190 mètres de lui, selon la déclaration précédente du responsable israélien. Le soldat a également déclaré qu'il ne savait pas qu'il lui avait tiré dessus, selon le responsable israélien. Par ailleurs, la chaine israélienne a rapporté qu'un responsable de la police avait ordonné une enquête sur le comportement des unités de sécurité lors des funérailles de feue Shireen. Pluie de condamnations internationales Les condamnations internationales de l'attaque israélienne contre le cortège funèbre de la journaliste Shireen Abu Akleh se poursuivent et les demandes d'une enquête transparente sur son meurtre s'élargissent, tandis que Washington demande à Tel- Aviv des éclaircissements concernant l'enquête sur l'assassinat de Shireen Abu Akleh, rapporte la Douzième chaîne israélienne. Pour sa part, l'Autorité palestinienne s'est engagée à renvoyer le dossier à la Cour pénale internationale. Vendredi, des milliers de Palestiniens ont participé aux funérailles d'Abu Akleh, qui a été abattue par l'occupation, en couvrant un raid israélien contre le camp des réfugiés de Jénine par les forces israéliennes mercredi dernier, alors qu'elle portait un gilet pare-balles avec le «logo presse» et un casque de protection. Lorsque le cercueil a été sorti de l'hôpital français d'Al Qods, la police d'occupation avait chargé les participants aux funérailles qui agitaient des drapeaux palestiniens. Le cercueil a failli tomber au sol lorsque les policiers ont frappé ses porteurs à coups de matraque, avant d'être redressé et soulevé au dernier moment. L'intervention des forces israéliennes a fait 33 blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien. Alors que la police israélienne a déclaré avoir arrêté 6 personnes. Après la condamnation internationale de l'attaque israélienne contre le cortège funéraire de la journaliste palestinienne, la police d'occupation a annoncé samedi qu'elle ouvrirait une enquête sur l'affaire et qu'elle en annoncerait les résultats dans les prochains jours. Un système pour brouiller les pistes Toutefois, plus d'un observateur demeure sceptique quant aux résultats des enquêtes et promesses d'Israël d'enquêter sur le comportement de sa police lors des funérailles de Shireen. L'ONG israélienne B'Tselem a rapporté que l'appareil d'enquête militaire israélien n'est qu'un système pour obscurcir les faits et brouiller les pistes. Pour l'ONG, le processus d'enquête est d'une lenteur insupportable. Et B'Tselem donne comme exemple, que depuis 2000, il a soumis des demandes au Parquet militaire pour enquêter sur 739 incidents de meurtres et d'agressions contre des Palestiniens, dont B'Tselem a confirmé la crédibilité, et qu'un quart de ces cas n'ont jamais fait l'objet d'enquêtes. Le centre a expliqué que dans près de la moitié des cas, un dossier d'enquête a été ouvert et clos sans aucun résultat. Il a également été constaté que les chances qu'une plainte se termine par une mise en accusation ne sont que de 3%. B'Tselem conclut, qu'en conséquence, il a décidé - depuis 2015 - de ne plus porter plainte auprès de l'appareil militaire israélien de maintien de l'ordre, car le Parquet militaire - à son avis - n'est qu'un outil pour camoufler les crimes commis par les forces israéliennes et protéger l'armée de toute responsabilité. Ali BENADADA avec médias Soutien US à la famille de la journaliste assassinée
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est entretenu avec la famille de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh après avoir critiqué l'intervention de la police israélienne lors de ses obsèques, a déclaré un responsable dimanche. Au cours d'un appel téléphonique passé samedi durant son trajet en avion vers Berlin, Antony Blinken a présenté ses «profondes condoléances» aux membres de la famille de Shireen Abu Akleh, a indiqué un responsable du département d'Etat. Antony Blinken a offert le soutien des diplomates américains à Jérusalem à la famille de la journaliste, qui possédait également la citoyenneté américaine, selon la même source. Le chef de la diplomatie américaine «a pris note de l'ensemble du travail journalistique de Shireen Abu Akleh et de l'importance d'une presse libre et indépendante », a ajouté le responsable sous couvert de l'anonymat. Mercredi, cette reporter d'Al Jazeera, la chaîne de télévision pan-arabe du Qatar, a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé «presse» et un casque de reportage. Lors de ses funérailles vendredi, des policiers israéliens armés de matraques ont tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. Antony Blinken s'était auparavant déclaré «profondément troublé» par l'»intrusion de la police israélienne» lors des obsèques de la journaliste et le département d'Etat avait demandé instamment une enquête transparente sur les conditions de sa mort.