Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont encore bloqués, selon Kiev, sur le site d'Azovstal. Samedi en début de soirée, le régiment Azov, qui assure la défense du site, a annoncé que vingt civils sont sortis samedi de l'usine Azovstal à Marioupol pour être évacués vers Zaporijjia. «Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass a annoncé qu'un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d'Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires avec des civils ukrainiens. Aucune tentative d'évacuer Azovstal n'a réussi jusqu'à présent. «Toute la nuit, l'artillerie de l'ennemi a bombardé le site. Le cessez- le-feu qui devait commencer à 6h n'a commencé qu'à 11h. Depuis les deux parties le respectent. Le convoi d'évacuation que nous attendions à 6h n'est arrivé qu'à 18h25», selon Sviatoslav Palamar. «Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils», a-t-il ajouté. Des centaines de personnes toujours bloquées Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, sur le site d'Azovstal, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège. La présidence ukrainienne avait annoncé la veille que l'évacuation des civils terrés dans l'usine Azovstal était «envisagée» pour vendredi. La coordinatrice de l'ONU en Ukraine, Osnat Lubrani, avaitelle annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de Marioupol. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en visite à Kiev jeudi, a assuré de son côté que l'organisation faisait «tout son possible» pour évacuer les civils coincés dans «l'apocalypse» de Marioupol, qui comptait un demi-million de personnes avant l'invasion russe lancée fin février. « Les objectifs de l'opération militaire seront atteints» Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exhorté l'Otan et les Etats- Unis à cesser de livrer des armes à Kiev, s'ils «sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne ». «Un flux continu d'armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d'autres pays de l'Otan», a déclaré M. Lavrov. Dans une interview publiée samedi par l'agence officielle Chine nouvelle, Le chef de la diplomatie russe a également affirmé que l'offensive russe en Ukraine se déroule «conformément aux plans». «Si les Etats-Unis et l'Otan sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev», a ajouté le chef de la diplomatie russe. Alors que les Etats-Unis et l'Ukraine font état d'un retard de l'offensive russe dans le Donbass, dont la conquête totale est devenue la priorité de Moscou, Lavrov a assuré que l'offensive se déroulait comme prévu. Deux jours plus tôt, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné dans une déclaration à la presse, que les livraisons d'armes à l'Ukraine «menacent la sécurité» européenne. Une déclaration qui intervient après un nouvel appel de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à livrer davantage d'armes lourdes et d'avions à Kiev. «Cette tendance à inonder l'Ukraine d'armes, notamment d'armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l'instabilité », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin.
Nancy Pelosi en visite surprise à Kiev La présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, a rencontré dimanche 1er mai le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours d'une visite surprise à Kiev. « Merci aux Etats-Unis de contribuer à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de notre Etat », a tweeté le président ukrainien pour accompagner une vidéo où on le voit, flanqué de gardes armés, accueillir Nancy Pelosi et une délégation du Congrès devant la présidence à Kiev et ensuite en réunion avec la délégation américaine. « Les Etats-Unis sont un chef de file dans le soutien solide de l'Ukraine dans la lutte contre l'agression russe », a poursuivi le président ukrainien. « Notre délégation s'est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier : les Etats-Unis sont aux côtés de l'Ukraine », selon un communiqué de la délégation américaine qui se rend ensuite dans le sud-est de la Pologne et à Varsovie. « Un soutien américain supplémentaire est en route », soulignent les parlementaires américains qui assurent qu'ils vont « transformer la forte demande de financement du président Biden en un paquet législatif ». Cette visite intervient une semaine après le déplacement à Kiev du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et du ministre américain de la Défense Lloyd Austin. Au cours de leur déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars. Le président Zelensky s'est de son côté félicité des « signaux très importants » donnés par les Etats-Unis et le président Joe Biden, dont le programme Lend-Lease (Prêt-Bail) pour l'Ukraine, comme celui mis en place par les Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, afin de fournir aux pays amis du matériel de guerre sans intervenir directement dans le conflit.