C'est avec soulagement que les automobilistes ont vu les prix à la pompe enregistrer une légère baisse, après plusieurs semaines de hausse non-stop des tarifs du carburant. C'est donc un stress-test éprouvant et à grandeur nature qu'a subi le pays, une épreuve qui a prouvé la résilience du tissu économique et des Marocains. En attendant un retour complet à la normale, l'un des principaux enseignements de cette conjoncture reste la nécessité pour le Royaume de se doter d'une capacité de stockage stratégique en hydrocarbures d'au moins 3 mois. Renationaliser la SAMIR ou remettre en activité l'unique raffinerie du pays sous la forme d'un partenariat public-privé doit également être remis sur la table par l'Exécutif pour éviter de se retrouver à nouveau au bord du gouffre. L'annonce faite par la tutelle de la mise en place prochaine d'un Conseil de Sécurité énergétique s'inscrit dans cette tendance. Le département de Leila Benali a également pointé du doigt le manque de transparence dont pâtit le secteur des carburants. Ce qui est sûr, c'est que la mise en place de stocks stratégiques, étatiques comme privés, en hydrocarbures n'a que trop tardé. La découverte d'un gisement pétrolier offshore au large d'Agadir, d'un potentiel estimé à 1 milliard de barils, signifie un pas de plus pour atteindre l'autosuffisance énergétique du Royaume. Parallèlement, les efforts de diversification d'approvisionnement en gaz se poursuivent. Après la découverte de gisements onshore et offshore, le Royaume vient de décrocher un accord avec le gouvernement espagnol pour que le gaz acheté par les opérateurs nationaux sur les marchés internationaux soit regazéifié en Espagne, avant d'être expédié au Maroc par le GME inversé. Un nouveau pas pour atteindre la souveraineté énergétique et dépasser une fois pour toutes la dépendance aux expéditions de gaz algérien. Amine ATER