En 2020, le Maroc a produit moins de 100 millions de mètres cubes de gaz naturel, a fait savoir lundi au Parlement, la ministre de la Transition énergétique Leila Benali. Une production encore insuffisante pour subvenir aux besoins nationaux. La stratégie énergétique du Maroc était le principal sujet de la séance hebdomadaire des questions orales, lundi, à la Chambre des représentants. Au cœur de l'actualité depuis l'annonce par le président algérien du non-renouvellement du contrat du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), la production nationale en gaz naturel n'est pas encore à la « hauteur de nos ambitions ». « La production nationale en gaz naturel a atteint en 2020 près de 98 millions de mètres cubes, alors qu'en 2021, elle devrait atteindre selon les prévisions 110 millions de mètres cubes », a indiqué Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, en réponse à une question des députés. « Cette quantité est faible comparé à la consommation nationale qui dépasse aujourd'hui 1 milliard de mètres cubes », a-t-elle fait savoir. Selon la ministre, malgré les efforts fournis, les bassins sédimentaires au Maroc restent encore sous-explorés, avec une moyenne de 4 puits pour 10.000 Km2, contre 1.000 puits pour 10.000 km2 à l'international. Un constat déjà déploré en 2008 par Amina Benkhadra, directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Aujourd'hui, le Maroc dispose de deux sources d'approvisionnement du marché national en gaz naturel, à savoir la production nationale et les importations à travers le Gazoduc Maghreb-Europe. Le gaz naturel importé par le biais de ce dernier, est exclusivement utilisé pour la production de l'électricité dans la centrale de Tahaddart, près de Tanger, et lacentrale de Ain Béni Mathar, dans la région de l'Oriental, a fait savoir Leila Benali. 3 milliards de m3 en 2040 « Le ministère a entamé des consultations avec des acteurs au niveau provincial, régional et international pour mettre en place un système durable et efficace de gestion des provisions nationales en gaz naturel », a-t-elle annoncé. Selon elle, le projet de construction d'une unité flottante de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié (FRSU) permettra de répondre à tous les besoins du Maroc en gaz naturel, pour arriver à l'horizon 2040 à une production de plus de 3 milliards de mètres cubes annuellement. Pour ce qui est du gaz butane, « utilisé principalement dans les maisons et dans l'agriculture, il n'a aucun lien avec le Gazoduc Maghreb-Europe, puisque les besoins du marché national sont alimentés de façon très organisée, à travers les importations au niveau des différents ports du royaume », a-t-elle assuré encore.
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En 2020, la consommation du butane a atteint 2.600 millions de tonnes, avec une hausse de 5% par rapport à l'année précédente. Selon la ministre, les réserves quotidiennes « font l'objet d'un suivi continu de la part des services concernés ». La ministre a aussi indiqué que la facture énergétique a enregistré en 2020 une baisse de près de 34%, rappelant au passage que le Maroc a revu à la hausse ses ambitions en matière des énergies renouvelables. L'objectif étant dépasser l'objectif actuel de 52% du mix électrique national à l'horizon 2030.