Une Conférence internationale dédiée à la présentation des premiers résultats et l'avancement du programme de recherche intitulé "Atlas and Sahara Jewish-Muslim Héritage (ANSJMH) : a multidisciplinary approach", a été organisée, lundi à Bayt Dakira. Rehaussée par la participation de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, cette rencontre avait pour objectif de présenter la méthodologie de travail, les premiers résultats et les perspectives de cette pertinente recherche. Cette Conférence a été marquée par la signature d'un mémorandum d'entente entre le centre d'études et de recherches sur le droit hébraïque au Maroc, l'Université Ben-Gurion (Israël) et la Fédération sépharade du Canada, visant la promotion de la recherche et l'étude des divers aspects du patrimoine juif comme composante de la culture marocaine. S'exprimant à cette occasion, le président du centre d'études et de recherches sur le droit hébraïque au Maroc, Abdellah Ouzitane a souligné que "les Humanités sont au cœur de notre démarche et notre engagement", ajoutant que "la différence est une richesse". Et d'enchaîner que "chaque sensibilité compte et chaque identité est à sa place dans ce Royaume pluriel, sous la conduite clairvoyante de SM le Roi", expliquant que "notre souci majeur demeure la centralité de l'humain". C'est cette voie de la sagesse, de la lucidité et de la responsabilité choisie par le Maroc que nous souhaitons enraciner dans les esprits des jeunes et des générations montantes, a-t-il dit. Pour sa part, Mme Orit Ouaknine, professeur d'anthropologie et d'histoire à l'Université de Ben-Gurion, s'est félicitée de l'action accomplie et des efforts consentis dans ce sens par Essaouira pour la conservation de ce patrimoine riche au Maroc. Dans le programme ANSJMH, "nous interrogeons les legs de cette riche histoire judéo-musulmane, tout en veillant à conserver le patrimoine emblématique de cette histoire complexe", a-t-elle dit. De son côté, le président de la Fédération Sépharade du Canada, M. Avraham Elarar, a mis en avant la dynamique enclenchée pour appréhender le patrimoine judéo-musulman et les efforts déployés dans ce sens, tout en se réjouissant que la fédération Sépharade fasse partie de cet accord. A l'issue de la cérémonie de signature de cet accord, un panel composé d'experts de renom a pris le relais avec à la clé une série d'interventions autour de diverses thématiques pertinentes. Ainsi, le professeur d'anthropologie à l'Université de Californie, Aomar Boum, a abordé "l'écriture de l'histoire juive à travers les archives familiales musulmanes", alors que Mme Ouaknine a axé son intervention sur le thème des "histoires et mémoires : des itinéraires historiques aux itinéraires actuels". Quant à M. Saghir Mabrouk, professeur d'archéologie à l'INSAP, il a abordé "l'archéologie préventive sur les sites d'Aguerd et de Tagadirt : approche méthodologique et premiers résultats scientifiques", tandis que M. Yuval Yekutieli, professeur d'archéologie à l'Université de Ben-Gurion, il s'est attardé sur "le rôle de l'archéologie à l'ANSJMH", en apportant quelques observations théoriques suite aux fouilles d'Aguerd et de Tagadirt. Mme Salima Naji, architecte et anthropologue, ainsi que David Goeury, géographe à l'Université de Sorbonne (à distance), ont évoqué respectivement "l'éthique pour la préservation d'un patrimoine commun complexe : Les synagogues de l'Anti-Atlas" et les "lieux d'histoires, lieux de mémoires interconfessionnels des communautés oasiennes. Mobiliser les humanités numériques comme outil d'une recherche élargie et participative". Outre les résultats préliminaires du programme ANSJMH, cette conférence a été l'occasion de présenter des interventions d'urgence menées dans les synagogues d'Aguerd et de Tagadirt dans la province de Tata en 2021-2022.