L'Algérie des généraux qui voulait isoler le Maroc, en proclamant une rupture unilatérale de ses relations diplomatiques avec le Royaume suivie d'un tout aussi unilatéral embargo aérien sur les vols civils et militaires en provenance de notre pays, se retrouve aujourd'hui prisonnière de son propre piège. Après avoir tenté vainement de relancer l'Union du Maghreb Arabe (UMA) sans le Maroc, continuant à manoeuvrer dans les coulisses pour envenimer nos relations avec les voisins mauritaniens, tunisiens mais également espagnols, sans oublier les manigances visant à retarder notre adhésion à la CEDEAO, le régime du pays voisin vient de recevoir une claque monumentale de la part de la Ligue Arabe. Jeudi 20 janvier, à Alger, Hossam Zaki, le secrétaire général adjoint de cette organisation, a en effet annoncé le report sine die du Sommet qui était initialement programmé en Algérie au cours du mois de mars. Ce report qui ressemble pour le moment à une annulation pure et simple constitue un véritable camouflet pour la diplomatie algérienne dont le chef, Ramtane Lamamra, annonçait en novembre dernier que ledit Sommet serait celui de la «solidarité interarabe et du soutien à la cause palestinienne et au peuple sahraoui», en allusion directe au Maroc que l'Algérie voulait prendre en défaut à la faveur de la normalisation de ses relations avec Israël et de ses percées retentissantes dans le dossier du Sahara. Ce malsain dessein viendra finalement se fracasser contre le bloc unanime de soutien arabe aux positions marocaines, consolidé et porté par les alliés traditionnels du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), dont Abdelmajid Tebboune avait maladroitement et expressément rejeté les propositions de médiation avec le Maroc durant le mois d'octobre. C'est donc dans une ultime tentative de sauver les meubles et la face de son pays que le président algérien entame une visite de deux jours dans l'Egypte du Maréchal Al- Sissi reconverti pour l'occasion en «missi dominici à domicile» des têtes couronnées du Golfe qui ont clairement pris fait et cause en faveur du Maroc dans son duel face à l'Algérie. L'issue de cette visite, qui sera suivie par une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays arabes au Caire, sera certainement le retour des relations maroco-algériennes au même niveau, au moins, que celui qui prévalait avant l'avènement du couple va-t-en-guerre «Tebboune/Chengriha», comme préalable non négociable à l'organisation du Sommet de la Ligue Arabe en Algérie et son rétablissement dans le concert des pays arabes où elle se retrouve aujourd'hui plus que jamais isolée. Tout ça pour ça ! Majd EL ATOUABI