Les syndicats des médecins libéraux ont observé une grève générale le jeudi 20 janvier. Cette brusque montée de tension entre les praticiens et le gouvernement intervient pour rappeler les principales revendications de ces professionnels de la santé, notamment la révision des taux de cotisation au financement de l'assurance maladie. Les médecins libéraux, qui n'ont jamais vraiment désarmé, repartent en guerre contre le gouvernement. Une grève du secteur médical libéral a été organisée le 20 janvier 2022 par quatre syndicats : le Syndicat National de la Médecine Générale (SNMG), l'Association Nationale des Cliniques Privées (ANCP), le Syndicat National des Médecins du Secteur Libéral (SNMSL) et le Collège Syndical National des Médecins Spécialistes Privés (CSNMSP). Plaidant pour « une couverture médico-sociale juste et équitable pour tous les médecins du secteur médical libéral », ces représentations demandent aux généralistes et aux spécialistes de manifester leur ras-le-bol en cessant toute activité professionnelle ce jour-là, à l'exception des urgences qui « seront assurées dans les cliniques », ont-elles indiqué à l'issue d'une assemblée générale tenue en ligne, mercredi 12 janvier, notant qu'en « cas d'absence de réponse du gouvernement, une autre grève suivra dans un mois avec dénonciation de la convention et sit-in ». Contacté par nos soins, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, nous donne les principaux points des revendications des médecins du secteur privé. « Nous souhaitons aligner les taux de cotisation des médecins indépendants avec ceux des autres professions indépendantes », indique-t-il, notant que l'évolution en début et en fin de carrière n'est pas prise en compte, alors qu'elle l'est pour les autres métiers, et que « pendant les deux ou trois premières années, un médecin assume une part importante de ses frais de pratique ». Au Maroc, les médecins libéraux sont conventionnés avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), et « les conventions avec la CNSS, la CNOPS et l'ANAM doivent normalement être renouvelées tous les trois ans, mais depuis 2006, cela n'a pas été fait. Nous avons renouvelé la convention avec la CNSS depuis 2020, et jusqu'aujourd'hui, le gouvernement n'a pas publié la mise à jour au Bulletin Officiel, et la convention n'a pas encore été mise en œuvre », s'indigne-t-il. Les médecins libéraux appellent également à la revalorisation de la tarification nationale de référence afin d'assurer une meilleure transparence des relations entre le secteur et les assurés, et pour réduire le reste à charge qui affecte la capacité financière des assurés et creuse le déficit entre les dépenses réelles et celles effectivement remboursées, ce qui aboutit au renoncement aux soins. « Actuellement, le patient se rend chez le médecin et paie des honoraires sans être remboursé sur la base de ces honoraires », précise Tayeb Hamdi. Le médecin indique que l'absence de dialogue entre le gouvernement et les médecins libéraux incitera ces professionnels à aller au-delà des grèves et à se désengager des conventions signées avec le gouvernement.