Les médecins du secteur libéral ne sont pas prêts à lâcher du lest dans leur désaccord avec le ministère de la Santé au sujet de leur intégration à l'AMO. Insatisfaits de la cotisation qui leur a été fixée, qu'il juge élevée, les syndicats représentatifs des médecins annoncent le maintien de leur grève générale, prévue le 20 janvier, pour revendiquer un nouveau round de négociation. En désaccord avec le gouvernement sur les modalités d'intégration dans le régime de la CNSS dans le cadre de la généralisation de la couverture sociale, les médecins libéraux ne comptent pas rester, les bras croisés, et montent au créneau. Les principaux syndicats représentatifs de la profession ont convenu de maintenir la grève qu'ils ont prévue pour le 20 janvier, nous confirme Badreddine Dassouli, président du Syndicat national des médecins libéraux (SNMSL). En effet, le SNMSL, l'Association Nationale des Cliniques Privées (ANCP), le Syndicat national des médecins généralistes (SNMG) et le Collège syndical national des médecins spécialistes privés se sont mis d'accord, le 3 janvier, pour maintenir la grève, appelant tous les médecins concernés à y participer. En haussant ainsi le ton, les médecins libéraux espèrent pousser le ministère de la Santé à revenir à la table de négociations, pour revoir le plan qui leur a été proposé pour les intégrer dans le régime de l'assurance-maladie obligatoire (AMO). Les syndicats du secteur libéral ont contesté le projet de décret n°2.21.290 qui fixe le montant de leur cotisation. Ce texte est jugé non conforme aux négociations qui ont eu lieu entre le Conseil national de l'Ordre des médecins et le gouvernement précédent. Les médecins rejettent le texte sous prétexte qu'ils sont soumis à une cotisation supérieure à celle appliquée à d'autres professions indépendantes comme les architectes, les notaires, les pharmaciens et les médecins-dentistes. Les médecins généralistes sont soumis à taux de cotisation de 6,37%, calculé sur la base d'un revenu forfaitaire de 5,5 fois le SMIG, tandis que les spécialistes sont soumis au même taux, mais appliqué à un revenu inférieur ( 4 fois le SMIG). Rappelons que les autres professions susmentionnées contribuent à hauteur de 6,37% sur la base d'un revenu forfaitaire de 3 fois le SMIG. Dénonçant ce qu'ils appellent une "discrimination", et "une injustice", les médecins veulent bénéficier de la même cotisation que celle du reste des professions et revendiquent également la progressivité des cotisations en début de parcours au profit des jeunes médecins et d'autre incitations qui ne figurent pas dans le projet de loi. Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, avait réagi à la colère des médecins, en précisant que le projet soumis par le gouvernement est conforme aux négociations qui ont eu lieu deux années auparavant.